Stéphane Auger est habitué de vivre dans un milieu réfractaire. Ses 738 matchs comme arbitre dans la Ligue nationale l’ont aidé à se faire une carapace. «Les critiques ne me dérangent pas trop», m’a-t-il dit avec un sourire en coin lors d’une entrevue qu’il m’a accordée pour mon balado «Dans l’œil du chat».

Maintenant directeur exécutif aux opérations hockey chez Hockey Québec, Auger dresse d’ailleurs un parallèle entre son passé d’arbitre et le poste hautement médiatisé qu’il occupera dorénavant. «Je vis toujours avec le principe de quelle décision se défend le mieux. Il faut que tu aies une certaine constance. Il faut que tu aies une ligne directrice», m’a-t-il confié.

En poste depuis un mois seulement, Auger s’est rapidement retrouvé dans un environnement hostile lorsque lui et son conseil d’administration ont pris une décision importante qui avait pour but de freiner l’intransigeance des associations régionales, une résistance qui est souvent dénoncée.

Le 26 mars dernier, Hockey Québec a annoncé l’imposition d’un moratoire sur les franchises et les programmes Sport-études de la région Laurentides-Lanaudière. «C’était important de lancer ce message parce que les parents, les entraîneurs et les équipes se posent des questions. On a pris position. On dit stop, c’est le statu quo et on repart pour l’année prochaine.»

Auger affirme avoir eu une discussion avec le président. «Je lui ai dit qu’on veut prendre notre temps. On va faire un pas de recul parce que, parfois, on fait les choses trop vite. Une région fait une chose d’une façon et une autre d’une certaine façon. Est-ce qu’on peut regarder si on peut le faire de façon uniforme pour que les gens s’y retrouvent ?»

Ainsi, Stéphane Auger dit vouloir prendre le relais de son prédécesseur, Jocelyn Thibault, et continuer le travail amorcé concernant la gouvernance. «Nos intentions ne se rendent pas à la patinoire. C’est ce qui se passe. On est en haut. On travaille fort. On veut travailler avec nos régions, mais à beaucoup d’endroits, cela ne rend pas sur la glace. Il est là le problème.»

Parmi ses autres projets, Auger dit aussi vouloir augmenter le nombre d’inscriptions et développer le hockey féminin. De plus, il affirme vouloir revoir l’encadrement des arbitres. «On doit créer des opportunités afin de garder nos arbitres.»

Le comportement malsain de certains parents est aussi au cœur de ses réflexions. Au mois de mars, des parents s’en étaient pris à une jeune arbitre dans un match à Boisbriand. «C’est un problème de société, dit-il sans hésiter. Ce n’est pas la majorité, mais ces gens-là sont toxiques. Prenez votre téléphone et dénoncez.»

Il ajoute qu’un code d’éthique existe déjà et il précise que les gens qui ne le respectent pas peuvent être convoqués. «C’est là où les associations de hockey mineur et les régions doivent mettre leur pied à terre et dire c’est assez. Passez ces parents-là devant le comité de discipline et donnez les sanctions qui s’imposent.»

Est-ce que Hockey Québec a le pouvoir de sanctionner les parents agressifs et le faire sans l’approbation des associations régionales ? «Dans la structure actuelle, la réponse est non, a reconnu Auger. Il faut avoir notre mot à dire pour s’assurer d’une constance afin que ces comportements ne soient pas acceptés partout dans la province.»

Bref, il s’agit d’un autre exemple de problèmes de gouvernance.

Stéphane Auger rappelle qu’il prendra des décisions pour le bien du hockey. «À chaque fois qu’on m’a dit que je ne pouvais pas faire quelque chose, je me suis obstiné à vouloir réussir. Je suis rendu à 53 ans. Jusqu’ici, ça a bien marché», a-t-il conclu.

QOSHE - Un message clair aux associations régionales - Félix Séguin
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Un message clair aux associations régionales

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04.04.2024

Stéphane Auger est habitué de vivre dans un milieu réfractaire. Ses 738 matchs comme arbitre dans la Ligue nationale l’ont aidé à se faire une carapace. «Les critiques ne me dérangent pas trop», m’a-t-il dit avec un sourire en coin lors d’une entrevue qu’il m’a accordée pour mon balado «Dans l’œil du chat».

Maintenant directeur exécutif aux opérations hockey chez Hockey Québec, Auger dresse d’ailleurs un parallèle entre son passé d’arbitre et le poste hautement médiatisé qu’il occupera dorénavant. «Je vis toujours avec le principe de quelle décision se défend le mieux. Il faut que tu aies une certaine constance. Il faut que tu aies une ligne directrice», m’a-t-il confié.

En poste depuis un mois seulement, Auger s’est rapidement retrouvé dans un environnement hostile lorsque lui et son conseil d’administration ont pris une décision importante qui avait pour but de freiner l’intransigeance des........

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