Les élections européennes approchent et les fédéralistes continuent à avancer leurs pions au niveau national et européen pour faire avancer leur funeste dessein.

Tous n’avancent pas masqués. Mario Draghi, ancien président du Conseil italien a déclaré : « Espérons que les valeurs fondatrices qui nous ont réunis nous maintiendront ensemble (...) Aujourd’hui, le modèle de croissance s’est dissous, et nous devons réinventer une façon de croître, mais pour cela, nous devons devenir un État. » Un État sans nation. Pendant ce temps, là, toutes les pièces du puzzle s’assemblent, dans le dos des citoyens.

Le Parlement européen a ainsi adopté, certes à une faible majorité, mais avec l’appui actif des députés Renew Europe, le groupe formé par Emmanuel Macron, une résolution appelant à la réouverture de la Convention sur les institutions, au nom de l’élargissement de l’UE à des pays comme l’Ukraine, la Moldavie ou membres des Balkans occidentaux (Albanie, Kosovo, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord) à l’UE.

« La France et l’Allemagne, gouvernées par Emmanuel Macron et Olaf Scholz, sont totalement alignées avec ces propositions fédéralistes. »

On retrouve dans ce texte qui n’a aucune valeur juridique mais une charge symbolique forte, le catalogue des bonnes idées qui ont conduit l’ancienne CEE à devenir une usine à gaz : extension du nombre de domaines concernés par le vote à la majorité (notamment la défense et la politique étrangère), renforcement des compétences fédérales, création d’un gouvernement et d’un président de l'UE, et affirmation de la primauté du droit européen sur le droit national, y compris par rapport à la constitution. Cette résolution a été approuvée par l’Assemblée nationale, là encore avec la mobilisation forte de Renaissance.

La France et l’Allemagne, gouvernées par Emmanuel Macron et Olaf Scholz, sont totalement alignées avec ces propositions fédéralistes. En mai 2022, Emmanuel Macron avait ainsi plaidé pour la généralisation du vote à la majorité qualifiée. En mai 2023, le chancelier allemand, lui, a aussi parlé d’extension du vote à la majorité qualifiée et plaidé pour un élargissement de l’UE intégrant notamment l’Ukraine. Tout ceci irait dans le sens d’une coordination bien plus étroite de nos efforts de défense et la construction d’une économie de la défense intégrée en Europe, en prenant bien soin que cette défense intégrée fonctionne en « coopération étroite » avec l’Otan.

Douze experts missionnés par les deux gouvernements ont présenté en septembre 2023 un véritable manuel de saut fédéral : extension de la majorité qualifiée, à laquelle le général de Gaulle s’était opposé ; conditionnalité des aides fédérales, ce qui revient à traiter la Hongrie et la Slovaquie comme des parias ; réduction du nombre de commissaires, ce qui de facto supprime le principe d’un commissaire par État ; harmonisation des lois électorales nationales, ce qui revient à soumettre les nations au fonctionnement européen, comme si elles en étaient des subdivisions ; chambre mixte de cours et de tribunaux suprêmes de l’UE, ce qui revient à entamer la fusion des ordres de juridiction ; augmentation du budget fédéral ; mise en place d’une dette commune, c’est-à-dire la fin de toute souveraineté financière.

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Les Français doivent prendre conscience que ce que propose le parti au pouvoir est dangereux pour l’Europe et pour la France. Le fédéralisme à marche forcée ne conduira pas à « plus d’Europe » mais une cascade d’exit et la disparition politique de l’Europe. Nous les appelons à résister en juin prochain parce que la civilisation européenne est riche des nations qui la constituent. Halte au hold-up des fédéralistes sur le projet européen !

***

Signature :

Julien Aubert, ancien député, vice-président des Républicains (LR)

Thibault Bazin, député LR de Meurthe-et-Moselle,

Véronique Besse, député de Vendée

Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône

Bernard Fournier, ancien sénateur LR de la Loire

Else Joseph, sénatrice LR des Ardennes

Sébastien Meurant, ancien sénateur LR du Val-d’Oise

Nathalie Serre, député LR du Rhône

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"Halte au hold-up des fédéralistes sur le projet européen !"

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11.12.2023

Les élections européennes approchent et les fédéralistes continuent à avancer leurs pions au niveau national et européen pour faire avancer leur funeste dessein.

Tous n’avancent pas masqués. Mario Draghi, ancien président du Conseil italien a déclaré : « Espérons que les valeurs fondatrices qui nous ont réunis nous maintiendront ensemble (...) Aujourd’hui, le modèle de croissance s’est dissous, et nous devons réinventer une façon de croître, mais pour cela, nous devons devenir un État. » Un État sans nation. Pendant ce temps, là, toutes les pièces du puzzle s’assemblent, dans le dos des citoyens.

Le Parlement européen a ainsi adopté, certes à une faible majorité, mais avec l’appui actif des députés Renew Europe, le groupe formé par Emmanuel Macron, une résolution appelant à la réouverture de la Convention sur les institutions, au nom de l’élargissement de l’UE à des pays comme l’Ukraine, la Moldavie ou membres des Balkans occidentaux (Albanie, Kosovo, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord) à l’UE.

« La France et l’Allemagne,........

© Marianne


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