Nous sommes préoccupés par la baisse des investissements faits au Canada par les fonds de pension et par l’impact que cela entraine sur l’économie canadienne. Rappelons que les fonds de pension se financent à même les salaires gagnés par des millions de Canadiens.

Les fonds de pension représentent environ 37 % de l’épargne institutionnelle au Canada, une taille comparable à celle des banques. Contrairement aux banques et aux compagnies d’assurance qui se concentrent sur la dette, les fonds de pension ont la capacité unique d’être des investisseurs en actions patients et à long terme, exactement ce dont le Canada a besoin pour forger son avenir.

Les caisses de retraite canadiennes ont réduit leur participation dans les sociétés canadiennes cotées en Bourse de 28 % de leur actif total à la fin de l’année 2000 à moins de 4 % à la fin de 2023.

Les huit plus grandes caisses de retraite au Canada ont investi davantage en Chine (environ 88 milliards de dollars) que dans les actions publiques et privées canadiennes (environ 81 milliards de dollars). La totalité de leurs placements au Canada dans les sociétés publiques et privées, l’immobilier, et les infrastructures totalise désormais environ 10 % de leurs actifs.

Le PIB par habitant du Canada a chuté de 95 % de celui des États-Unis en 1980 à 75 % aujourd’hui. Au Canada, l’investissement non résidentiel par travailleur est inférieur à la moitié de celui des États-Unis. Pour chaque dollar investi dans les startups au Canada, les États-Unis en investissent 40 $.

Le Canada bénéficie d’énormes avantages. C’est l’une des économies les plus développées au monde et un endroit merveilleux pour investir. Sur 25 ans, les marchés boursiers canadiens ont dominé ceux des pays du G7 et ils ont toujours généré des rendements très compétitifs.

Les fonds de pension devraient pouvoir investir partout dans le monde. Cependant, l’impact des investissements effectués au Canada ne se limite pas aux portefeuilles de retraite ; ils ont aussi un impact considérable sur l’économie canadienne : création d’emplois, amélioration des revenus et augmentation des cotisations aux régimes de retraite. Moins d’investissement dans les entreprises canadiennes augmente leur coût de capital, diminue leur valeur, et réduit leur capacité de croissance, ce qui rend le Canada moins attrayant.

Les fonds de pension ne devraient pas craindre, mais plutôt relever avec enthousiasme le défi que représente l’investissement au Canada. L’impact positif de ces investissements sur les revenus et le développement de leurs membres ne doit pas être ignoré.

Sans le parrainage du gouvernement et une aide fiscale considérable, les fonds de pension n’existeraient pas. Le gouvernement a le droit, la responsabilité et l’obligation de réglementer le fonctionnement de ce régime d’épargne.

Le Canada compte d’excellentes entreprises, de véritables champions mondiaux. Ces entreprises compétitives méritent notre soutien, et nous devons en créer bien d’autres. Favoriser l’investissement au Canada devrait être une priorité nationale.

Compte tenu de leur importance pour l’économie canadienne, nous, soussignés, appuierions un effort du ministre des Finances du Canada et des ministres des Finances provinciaux visant à modifier les règles régissant les fonds de pension afin de les encourager à investir au Canada. Il faudrait également envisager d’inciter d’autres investisseurs à consacrer davantage de capitaux aux investissements nationaux.

*Ont signé ce texte :

Ammar Al-Joundi, Rene Amirault, George Armoyan, Louis Audet, Pascale Audette, Jim Balsillie, Ross Beaty, Laurent Beaudoin, Michael Belenkie, Stuart Belkin, Bruce Berry, Luc Bertrand, Tom Birks, Alain Bouchard, Sean Boyd, Eric Boyko, Daniel Brosseau, Peter Brown, Craig Bryksa, Andrew Casey, Tullio Cedraschi, Daniel Cloutier, Daniel Daviau, Laura Dottori-Attanasio, Kelvin Dushnisky, Jean André Élie, Darren Entwistle, Mark Feldman, John T. Ferguson, Laurent Ferreira, Nathalie Francisci, Mitch Garber, Jean Gattuso, Catherine Gignac, Frank Giustra, Steve Glanville, Shawn Haggerty, Linda Hasenfratz, Greg Hicks, Gervais Jacques, Don Kayne, Norman Keevil, Peter Kukielski, Hume Kyle, Eric La Flèche, Jean-Paul Lachance, David Laidley, François Laporte, Pierre Lassonde, Allen Lau, Dominic Lemieux, Peter Letko, Adam Lundin, John MacKenzie, Isabelle Marcoux, Robert Marien, Stéfane Marion, Eric Martel, Michael McCain, John A. McCluskey, Tim McKay, Michael Medline, Rob Mionis, Andrew Molson, Claude Mongeau, Gottfried Muench, Paul J. Murphy, Howard Pechet, Pierre-Karl Péladeau, Andrew Phillips, Brian Porter, Alex Pourbaix, Richard Prytula, Darren M. Pylot, John Rae, Réal Raymond, Richard Renaud, Mike Rose, Marc Rossiter, Henri-Paul Rousseau, Calin Rovinescu, Seymour Schulich, Kim Shannon, David Spyker, Tony Staffieri, Jim Stanford, Larry Stevenson, Sandra Stuart, Jeff Tonken, Donald Walker, Michael Wilson, Elizabeth Wirth

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À l’attention du ministre des Finances du Canada et des ministres provinciaux des Finances

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06.03.2024

Nous sommes préoccupés par la baisse des investissements faits au Canada par les fonds de pension et par l’impact que cela entraine sur l’économie canadienne. Rappelons que les fonds de pension se financent à même les salaires gagnés par des millions de Canadiens.

Les fonds de pension représentent environ 37 % de l’épargne institutionnelle au Canada, une taille comparable à celle des banques. Contrairement aux banques et aux compagnies d’assurance qui se concentrent sur la dette, les fonds de pension ont la capacité unique d’être des investisseurs en actions patients et à long terme, exactement ce dont le Canada a besoin pour forger son avenir.

Les caisses de retraite canadiennes ont réduit leur participation dans les sociétés canadiennes cotées en Bourse de 28 % de leur actif total à la fin de l’année 2000 à moins de 4 % à la fin de 2023.

Les huit plus grandes caisses de retraite au Canada ont investi davantage en Chine (environ 88 milliards de dollars) que dans les actions publiques et privées canadiennes (environ 81 milliards de dollars). La totalité de leurs placements au Canada dans les sociétés publiques et privées, l’immobilier, et les infrastructures totalise désormais environ 10 % de leurs actifs.

Le PIB par habitant du Canada a chuté de 95 % de celui des États-Unis en 1980 à 75 %........

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