Par Jean-Paul Lecoq, député PCF de Seine-Maritime et Elsa Faucillon, députée PCF des Hauts-de-Seine.

Six mois après les crimes du Hamas, le monde assiste depuis 182 jours à des massacres, des transferts forcés, des destructions massives ; 182 jours qu’un génocide est en cours à Gaza sous les yeux du monde entier. Trente-deux mille morts et plus de dix-mille disparus sous les décombres, dont 70 % de femmes et d’enfants. Comme tous ceux et toutes celles qui, à travers le monde, meurent sous les bombes, ils sont nos frères et sœurs d’humanité. Leur rendre hommage est une nécessité.

Deux millions de personnes déplacées de force, la population en proie à la famine, privée de soins. Infrastructures, bâtiments publics et domiciles sont méticuleusement détruits. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, à l’ombre du mur de l’apartheid, les exactions et la brutalité du colonialisme du gouvernement israélien se sont accrues contre les Palestiniens.

Sur cette terre morcelée, le bilan macabre des victimes de l’armée israélienne et des colons armés s’élève à 446 victimes depuis le 7 octobre 2023. La colonisation en cours depuis des décennies s’accélère, Israël s’étant approprié plus de 800 hectares de terres depuis le début de l’année.

Dans les prisons israéliennes, les Palestiniens subissent de manière systémique des traitements brutaux et dégradants. Le cas de Marwan Barghouti, tabassé à deux reprises alors qu’il était à l’isolement, soumis à un régime de « torture », en est emblématique. Partout en Palestine, c’est tout un peuple que l’on opprime et que l’on assassine.

Alors que la France et les pays occidentaux prétendent être la voix des droits humains, leur inaction ou leur complicité ne cessent de les contredire. Aujourd’hui, face à l’horreur, ce sont des pays non membres permanents du Conseil de sécurité, comme l’Afrique du Sud, qui tracent le chemin de la justice et du droit international.

Il aura fallu plus de six mois d’horreur absolue, six mois aussi de mobilisation des peuples à travers le monde pour que l’ONU adopte une résolution appelant au cessez-le-feu immédiat. Mais que devient une résolution si elle n’est pas suivie d’une action résolue ? L’urgence de la situation ne supporte plus les faux-semblants, le langage verni de l’inaction.

Depuis si longtemps, la communauté internationale est restée passive, paralysée, incapable de faire appliquer le droit international. Paralysée face à l’occupation sans fin, la colonisation de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, face à la mise en place d’un régime d’apartheid. Paralysée face au blocus destructeur de la bande de Gaza depuis seize ans… Depuis 1948, ce sont déjà plus de 100 résolutions concernant la Palestine qui ont été votées.

Il faut à présent que le gouvernement israélien soit persuadé qu’il a plus à perdre qu’à gagner à ne pas respecter le droit international. La France et l’Europe ont un rôle à jouer dans ce rapport de force. Israël n’a jusqu’alors subi aucune sanction pour son non-respect de la loi.

Pour cela, nous continuerons à nous mobiliser avec force aux côtés des habitants de notre pays pour que la France cesse la vente d’armes à Israël, suspende toute coopération militaire avec Israël, prenne des sanctions diplomatiques et économiques, bannisse les produits issus des colonies de nos magasins. Et nous continuerons notre combat pour que la France saisisse la Cour pénale internationale.

Enfin, la France doit mener une politique forte pour la libération des milliers de Palestiniens emprisonnés en Israël, à commencer par les très nombreux mineurs. À Bruxelles, la France doit pousser pour stopper en urgence l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. Toutes ces actions en faveur de la paix et de la sécurité des deux parties ne pourront être menées sans la libération complète des otages israéliens du Hamas. Dans la course contre la montre dans laquelle nous sommes engagés, la France doit saisir le flambeau de la justice et du droit.

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QOSHE - À Gaza, la course contre la montre pour la vie - Collectif
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À Gaza, la course contre la montre pour la vie

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04.04.2024

Par Jean-Paul Lecoq, député PCF de Seine-Maritime et Elsa Faucillon, députée PCF des Hauts-de-Seine.

Six mois après les crimes du Hamas, le monde assiste depuis 182 jours à des massacres, des transferts forcés, des destructions massives ; 182 jours qu’un génocide est en cours à Gaza sous les yeux du monde entier. Trente-deux mille morts et plus de dix-mille disparus sous les décombres, dont 70 % de femmes et d’enfants. Comme tous ceux et toutes celles qui, à travers le monde, meurent sous les bombes, ils sont nos frères et sœurs d’humanité. Leur rendre hommage est une nécessité.

Deux millions de personnes déplacées de force, la population en proie à la famine, privée de soins. Infrastructures, bâtiments publics et domiciles sont méticuleusement détruits. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, à l’ombre du mur de l’apartheid, les exactions et la brutalité du colonialisme du gouvernement israélien se sont accrues contre les Palestiniens.

Sur cette terre morcelée, le bilan macabre des........

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