Depuis que la gauche a perdu progressivement son magistère moral et médiatique, la parole s’est libérée, elle s’est délivrée de l’approche politiquement correcte et du conformisme de la pensée. Depuis qu’une grande partie de la social-démocratie a bradé ses valeurs morales, pour un plat de lentilles électoral, à une extrême gauche radicale et sectaire et les mentalités ont évolué. Il est désormais possible dans notre pays de parler d’immigration, et de ses aspects négatifs, de ses dérives communautaires, fondamentalistes, sans être renvoyé inévitablement à l’extrême droite ou au racisme, manière de disqualifier tout débat sur l’immigration…

Depuis des décennies, toutes vannes ouvertes, notre pays a accueilli sans compter, enivré par une bien-pensance pleine de bons sentiments. A force de cogner sur l’extrême-droite pour empêcher le retour hypothétique de la « bête immonde », nous n’avons pas vu se former des enclaves anti-françaises sur notre territoire national. Nous n’avons pas voulu admettre que la gauche rouge-verte, fort marrie d’avoir perdu le peuple, a décidé de faire de l’immigration un nouveau prolétariat de substitution. La maison « brûlait » et nous regardions ailleurs, incapables d’enrayer le déferlement de la vague migratoire qui se propageait inexorablement sur notre pays.

L’État français devenu impuissant, ne maîtrise plus grand chose

Résultat : selon un récent sondage Odoxa pour le Figaro, 74 % des Français estiment qu’il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France. Un chiffre qui traduit incontestablement un basculement des consciences. Avec ce sentiment palpable chez nos compatriotes que l’État français est devenu impuissant en la matière et qu’il ne maîtrise plus grand chose. La France accueille en moyenne près de 250 000 immigrés par an. Elle a, en outre délivré 1,7 million de visas en 2022, contre 730 000 l’année précédente, soit une hausse de plus de 137 %...

Ce sont pas moins de 6 millions d’immigrés qui ont été accueillis dans la zone OCDE en 2022, sans compter l’immigration illégale qui débarque par un flux ininterrompue d’embarcations de fortune sur les rivages de l’Europe. L’équation est aujourd’hui largement éprouvée par nos concitoyens : immigration incontrôlée, intégration en panne, communautarisme, sécession de certains quartiers, radicalisation islamiste.

Des territoires perdus pour la République

Toute l’immigration n’est pas en cause, bien évidemment ! Il est préférable de le préciser ici. Il y a une immigration déjà installée qui, en majorité, a réussi à trouver sa place par le travail et l’intégration républicaine. Mais elle ne doit pas masquer une réalité qui nous explose à la face. Le visage de la France a changé. Depuis des décennies, une immigration massive, en rupture avec la République, a modifié notre paysage urbain créant des zones insécures et, des endroits peu sûr, propices à tous les trafics, des territoires perdus pour la république. La situation est devenue dramatique. Des « quartiers », comme on dit pudiquement, en marge des agglomérations, ont progressivement basculé dans un repli identitaire, un communautarisme dur, couplée à une radicalisation. Avec les politiques laxistes de gauche, on est passé d’un « frérisme » d’atmosphère à un basculement dans la radicalisation et parfois jusqu’au terrorisme qui mène à l’irrémédiable, comme tout récemment l’assassinat d’un professeur de français.

Depuis le 11 septembre 2001, les actes barbares commis au nom de l’islam radical se sont enchainés dans notre pays : le Bataclan. Nice. L’assassinat du Père Hamel, de Samuel Paty, de Dominique Bernard, du colonel Beltrame, de Mireille Knoll, de Sarah Halimi, toutes les victimes de Mohamed Merah et Amedy Coulibaly, de Mauranne et Laura à la gare Saint-Charles, de Xavier Jugelé, de Stéphanie Monfermé, de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, ou encore l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville…impossible ici de citer toutes les atrocités perpétrées par cette idéologie mortifère. La France, pourtant terre d’accueil et d’asile pour tous les damnés de la terre, a probablement payé le plus lourd tribut au terrorisme islamiste.

Des attaques répétées contre nos institutions et nos valeurs

Autres conséquences de ce repli identitaire, les attaques répétées contre nos institutions et nos valeurs de la part de ce « frérisme », comme de ce salafisme importé sont depuis permanents. Notre École républicaine en a fait l’amer expérience. Cette école du « pas de vague », ouverte à tous les vents, complaisante aux coups de boutoir incessants contre la laïcité, au délitement de l’autorité, au renoncement à enseigner la Shoah, de peur d’être vilipendée par une certaine jeunesse fanatisée et qui se croit à Gaza… Cette école de la bienveillance et de l’excuse où tout se vaut et se justifie, qui a abandonné à peu près tout ce qui fait les ferments de notre civilisation et de nos valeurs. Devant cette offensive en règle contre notre École, la charge des nouveaux janissaires d’Allah est aisée !

Que dire encore de nos prisons qui sont aujourd’hui les premiers foyers de radicalisation dans notre pays. La lutte enfin contre la montée de la radicalisation en milieu carcéral doit être implacable. Car tout part trop souvent de nos prisons. Ce phénomène en dangereuse expansion a conduit nos gouvernements à étoffer, au fil des années, l’arsenal juridique et les pratiques administratives : création du renseignement pénitentiaire et de la mission de lutte contre la radicalisation violente, mise en place de structures d’accueil des détenus radicalisés… La riposte administrative est en progression face à l’ampleur de la tâche : plus d’un millier de fonctionnaires pénitentiaires s’occupent de ce phénomène, sans oublier l’apport non négligeable des aumôniers, notamment musulmans, qui réussissent parfois, par leur médiation, à faire retomber la pression.

Quand j’étais député, j’ai présidé la Commission d’enquête parlementaire sur les politiques pénitentiaires en auditionnant quasiment tous les acteurs du secteur. L’un d’entre eux, haut fonctionnaire, m’avait dit un jour à propos de certains détenus : « Ils rentrent délinquants en prison, ils en sortent barbus ! ». C’est souvent de l’intérieur que se fomentent les attentats de demain. Nous savons que l’assassin du professeur Dominique Bernard avait des liens indirects avec un prisonnier assigné pourtant à l’isolement.

L’État français, seul souverain de sa politique migratoire

Alors que faire ? Le conflit entre le Hamas et Israël n’arrange pas la situation. Les actes antisémites et les violences radicales sont en forte hausse. Devant les risques de fracture d’une société française, au bord de la crise de nerfs, effrayée par ses poches explosives de radicalité dans nos villes et par l’importation du conflit dans nos « quartiers », il est urgent de changer de paradigme. Ce ne sont pas les successives lois techniques sur l’immigration qui régleront le problème car elles agissent dans un cadre convenu qui ne correspond plus aux réalités quotidiennes de l’exposition de notre pays à cette immigration incontrôlée. Il s’agit désormais de renverser la table et de refonder notre politique d’immigration. La France a beaucoup et plutôt bien accueilli. Mais les coups de couteaux dans le dos qu’elle reçoit régulièrement par une certaine immigration enrôlée dans un islam radical, nécessite une réponse forte et pérenne. Le Danemark par exemple, dont le modèle social-démocrate n’inspire pas au sectarisme voire à la xénophobie, a décidé de réaliser une révolution en matière d’immigration. Pour maintenir la cohésion sociale de son royaume et rendre aphone une extrême droite en progression, la monarchie a décidé, entre autres, de fermer courageusement ses frontières à toute immigration. Nous devons faire de même en France et dépasser les cris d’orfraie des gardiens de la morale pour enfin agir avec fermeté !

Nos concitoyens, dans une large majorité exige de nous de faire un arrêt immédiat de toute l’immigration nouvelle et en particulier familiale, la seule concession qu’ils pourraient admettre serait d’établir un quota, fixé par le Parlement, pour l’immigration économique pour ne pas mettre en difficulté nos entreprises. Il nous faut aussi réduire considérablement le droit d’asile, aux cas les plus dramatiques, dénoncer l’accord de 1968 facilitant l’obtention de titres de séjour pour les ressortissants algériens, expulser systématiquement et méthodiquement les OQTF et les délinquants étrangers, condamner lourdement toutes violences à l’égard des forces de l’ordre….

L’autorité doit revenir à l’État, seul souverain de sa politique migratoire. Il ne doit plus avoir la main qui tremble pour réguler les flux migratoires et garantir ainsi la sécurité des Français. C’est le coût à payer pour relancer et améliorer efficacement la cohésion de notre pays.

Nous sommes devant un énorme défi politique, social, économique, juridique et humain. Le chantier est énorme. Peut-être la dernière chance pour faire encore Nation, partager un socle et un avenir en commun.

QOSHE - Loi sur l’immigration : renverser enfin la table ! - Philippe Benassaya
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Loi sur l’immigration : renverser enfin la table !

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10.11.2023

Depuis que la gauche a perdu progressivement son magistère moral et médiatique, la parole s’est libérée, elle s’est délivrée de l’approche politiquement correcte et du conformisme de la pensée. Depuis qu’une grande partie de la social-démocratie a bradé ses valeurs morales, pour un plat de lentilles électoral, à une extrême gauche radicale et sectaire et les mentalités ont évolué. Il est désormais possible dans notre pays de parler d’immigration, et de ses aspects négatifs, de ses dérives communautaires, fondamentalistes, sans être renvoyé inévitablement à l’extrême droite ou au racisme, manière de disqualifier tout débat sur l’immigration…

Depuis des décennies, toutes vannes ouvertes, notre pays a accueilli sans compter, enivré par une bien-pensance pleine de bons sentiments. A force de cogner sur l’extrême-droite pour empêcher le retour hypothétique de la « bête immonde », nous n’avons pas vu se former des enclaves anti-françaises sur notre territoire national. Nous n’avons pas voulu admettre que la gauche rouge-verte, fort marrie d’avoir perdu le peuple, a décidé de faire de l’immigration un nouveau prolétariat de substitution. La maison « brûlait » et nous regardions ailleurs, incapables d’enrayer le déferlement de la vague migratoire qui se propageait inexorablement sur notre pays.

L’État français devenu impuissant, ne maîtrise plus grand chose

Résultat : selon un récent sondage Odoxa pour le Figaro, 74 % des Français estiment qu’il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France. Un chiffre qui traduit incontestablement un basculement des consciences. Avec ce sentiment palpable chez nos compatriotes que l’État français est devenu impuissant en la matière et qu’il ne maîtrise plus grand chose. La France accueille en moyenne près de 250 000 immigrés par an. Elle a, en outre délivré 1,7 million de visas en 2022, contre 730 000 l’année précédente, soit une hausse de plus de 137 %...

Ce sont pas moins de 6 millions d’immigrés qui ont été accueillis dans la zone OCDE en 2022, sans compter l’immigration illégale qui débarque par un flux ininterrompue d’embarcations de fortune sur les rivages de l’Europe. L’équation est aujourd’hui largement éprouvée par nos concitoyens : immigration incontrôlée, intégration en panne,........

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