Atlantico : Près de la moitié des jeunes adultes souffrent de « dysmorphie financière », selon une enquête. De quoi s’agit-il ?

Pascal Neveu : Les Américains ont ce grand chic de s’inventer des maladies ! Et via cette fameuse étude d’une grande entreprise canadienne qui nous « sort » sous le chapeau le concept de dysmorphie financière ! Sujet que je trouve personnellement d’une indécence totale et en dehors de la réalité.

Je suis tombé de ma chaise en travaillant et en lisant nombre d’articles. Mais un tel reflet de notre société totalement décomplexée.

Un jeune sur deux serait obsédé à l'idée d'être riche ! Ce qui conduirait quelque 40% d'entre eux à souffrir de « money dysmorphia », ou dysmorphie financière.

« La dysmorphie financière pourrait être alimentée par l’obsession des gens d’être riches à une époque où l’être semble de plus en plus hors de portée », avance l’Institut Credit Karma. Grande question sur ce qu’est Être, advenir, faire vivre et vibrer son Moi.. au delà de son compte bancaire.

En effet, un Américain sur deux gagnant plus de 100 000 dollars annuels aurait le sentiment de vivre apaisé. En aout dernier, 25 % des 1 000 personnes interrogées par Bloomberg et gagnant au moins 175 000 dollars par an, se décrivaient comme « très pauvres » , ou « pauvres », précisant qu'ils « s'en sortent », mais que « les choses sont difficiles ». Et une enquête du mois dernier montre qu’il faudrait un salaire annuel de 525 000 dollars pour être heureux !

Quels sont les symptômes de la dysmorphie financière ? Comment cela se manifeste-t-il au quotidien ?

Ce qui est intéressant est que seulement 14 % des Américains se considèrent riches.

Le phénomène se produit lorsque les individus n’arrivent pas à évaluer avec précision leur situation financière, ce qui se traduit notamment par le sentiment d'être « en retard » financièrement. De ne pas être dans la réalité de notre monde, mais aussi un souci, une angoisse face à sa sécurité économique.

D'après Credit Karma, 29 % des Américains seraient concernés, un taux qui monterait à 43% au sein de la génération Z, et chuterait à 14% chez les plus de 59 ans. Pourtant, un tiers des personnes visées par la dysmorphie financière déclarent bénéficier de plus de 10 000 dollars d’économies, et 23 % de plus de 30 000 dollars : des sommes bien supérieures au montant médian de l’épargne nationale, qui oscille autour de 5 300 dollars.

Cela ne peut créer que des mécanismes de défense sociales, anti-sociales, mais aussi des arnaques importantes comme des études le montrent.

En quoi les réseaux sociaux favorisent l’apparition de cette pathologie ? Est-ce ce qui explique pourquoi les jeunes sont les plus frappés ?

QOSHE - Êtes-vous atteint de dysmorphie financière, ce nouveau trouble amplifié par les réseaux sociaux ? - Pascal Neveu
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Êtes-vous atteint de dysmorphie financière, ce nouveau trouble amplifié par les réseaux sociaux ?

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20.03.2024

Atlantico : Près de la moitié des jeunes adultes souffrent de « dysmorphie financière », selon une enquête. De quoi s’agit-il ?

Pascal Neveu : Les Américains ont ce grand chic de s’inventer des maladies ! Et via cette fameuse étude d’une grande entreprise canadienne qui nous « sort » sous le chapeau le concept de dysmorphie financière ! Sujet que je trouve personnellement d’une indécence totale et en dehors de la réalité.

Je suis tombé de ma chaise en travaillant et en lisant nombre d’articles. Mais un tel reflet de notre société totalement décomplexée.

Un jeune sur deux serait obsédé à l'idée d'être riche ! Ce qui conduirait quelque 40%........

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