J’ai regardé avec attention l’émission «JiC», mardi. C’était très intéressant d’entendre la perspective des différents intervenants sur la progression ou non des Canadiens cette saison. On a même assisté à un débat enflammé entre l’animateur Jean-Charles Lajoie et le chroniqueur Tony Marinaro .

Ça m’a fait réfléchir et m’a inspiré le sujet de cette chronique. Le CH s’est-il vraiment amélioré? C’est assez délicat de parler d’amélioration durant un processus de reconstruction. C’est très difficile pour moi de juger si l’équipe a progressé. Il y a encore plusieurs points d’interrogation et trop d’impondérables.

J’aurais cependant aimé que l’équipe progresse davantage et qu’elle joue toujours des matchs significatifs à ce stade-ci de la saison. Ce n’est malheureusement pas le cas encore cette année.

Mais une chose est certaine, l’émergence de Juraj Slafkovsky laisse entrevoir de belles choses pour l’avenir. Le jeune Slovaque représente l’élément le plus positif depuis deux mois. Il a pris beaucoup de galon et complète très bien Nick Suzuki et Cole Caufield. Cette récente éclosion de Slafkovsky sauve la saison et donne une lueur d’espoir aux partisans et à l’organisation.

C’est dommage que Kirby Dach se soit blessé dès le deuxième match, après avoir connu un fort camp d’entraînement. Comme il n’a pas joué depuis, il n’a pu progresser. Il reste un point d’interrogation. Comment se présentera-t-il au prochain camp après avoir subi une opération majeure? J’ai déjà vu des joueurs dans cette situation qui avaient régressé un peu. On ne le saura pas avant l’automne.

En attendant, Martin St-Louis essaie de garder Dach impliqué en l’invitant dans les réunions d’équipe, comme on le voit couramment avec des jeunes joueurs. Ça fait partie de leur développement. C’est tout à fait normal de s’occuper d’eux en priorité. Le danger de travailler avec des jeunes, c’est que tu ignores quel est exactement leur plafond. Ce ne sont pas tous les jeunes qui s’améliorent avec le temps.

Ça m’est déjà arrivé pendant ma carrière d’entraîneur. Je me souviens qu’Alex Galchenyuk s’assoyait avec Clément Jodoin le lendemain des matchs pour revoir les chances de marquer alors que sa saison était terminée.

J’ai déjà fait la même chose à Pittsburgh avec Sidney Crosby alors qu’il était en début de carrière. Je voulais qu’il soit utilisé en désavantage numérique parce que son temps de glace diminuait lorsqu’on recevait deux ou trois punitions de suite. Comme Crosby est un grand perfectionniste, il m’a dit qu’il ne se sentait pas prêt à accomplir cette tâche. Il a donc assisté pendant un an aux «meetings» avant de se considérer apte à relever ce nouveau défi.

Lorsque j’étais entraîneur, j’ai toujours eu comme philosophie de soutirer le maximum de chacun de mes joueurs. Pour y parvenir, il faut bien les connaître individuellement. Personne n’est pareil; certains ont besoin de se faire flatter, alors que c’est le contraire pour d’autres. Il faut donc adopter une approche différente pour chacun d’entre eux. Ce n’est pas du tout un défi facile.

L’entraîneur actuel des défenseurs des Canadiens, Stéphane Robidas, fait un bon travail pour puiser le maximum des vétérans Mike Matheson et David Savard. Par contre, je ne vois pas beaucoup d’amélioration chez les autres, à l’exception de Kaiden Guhle, qui est la seule valeur sûre parmi les jeunes, à mon avis. C’est tout un joueur de hockey!

Pour bien avancer dans le processus de reconstruction, la prochaine étape est d’implanter une culture gagnante, de faire en sorte que les joueurs aient la mentalité que chaque défaite est inacceptable. Il faut absolument inculquer ça. Pour aider l’équipe à progresser, Jeff Gorton et Kent Hughes doivent donner des munitions aux «coachs» en assemblant la meilleure formation possible.

Depuis le début de la saison, les entraîneurs sont placés dans une position inconfortable avec le système à trois gardiens. En octobre, je n’étais pas convaincu que c’était la bonne chose à faire. Et c’est toujours le cas en février.

Lorsque j’ai été exposé à une situation similaire au début de ma carrière, j’avais exprimé mon désaccord à mon directeur général de l’époque, André Savard. À mon grand plaisir, il m’a écouté et a soumis Mathieu Garon au ballottage. Il n’avait pas été réclamé, si bien qu’il a pu poursuivre son apprentissage dans la Ligue américaine.

Je souhaite à St-Louis que le ménage à trois prenne fin au plus vite et qu’on voit plus souvent à l’œuvre Samuel Montembeault et Cayden Primeau.

QOSHE - J’aurais aimé que le CH progresse davantage - Michel Therrien
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J’aurais aimé que le CH progresse davantage

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22.02.2024

J’ai regardé avec attention l’émission «JiC», mardi. C’était très intéressant d’entendre la perspective des différents intervenants sur la progression ou non des Canadiens cette saison. On a même assisté à un débat enflammé entre l’animateur Jean-Charles Lajoie et le chroniqueur Tony Marinaro .

Ça m’a fait réfléchir et m’a inspiré le sujet de cette chronique. Le CH s’est-il vraiment amélioré? C’est assez délicat de parler d’amélioration durant un processus de reconstruction. C’est très difficile pour moi de juger si l’équipe a progressé. Il y a encore plusieurs points d’interrogation et trop d’impondérables.

J’aurais cependant aimé que l’équipe progresse davantage et qu’elle joue toujours des matchs significatifs à ce stade-ci de la saison. Ce n’est malheureusement pas le cas encore cette année.

Mais une chose est certaine, l’émergence de Juraj Slafkovsky laisse entrevoir de belles choses pour l’avenir. Le jeune Slovaque représente l’élément le plus positif depuis deux mois. Il a pris beaucoup de galon et complète très bien Nick Suzuki et Cole Caufield. Cette récente éclosion de........

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