Je suis allé à New York ce week-end pour prendre le pouls de la venue de Patrick Roy derrière le banc des Islanders. C’est vrai que j’étais en décalage d’une semaine par rapport à l’annonce de ce changement inattendu au poste d’entraîneur-chef des «Isles», mais quand même.

Première constatation : New York fonctionne normalement, la terre n’a pas tremblé et le retour de Patrick dans la Ligue nationale a résonné beaucoup plus fort ici au Québec que dans la région de New York. Médiatiquement parlant du moins. Les tabloïds new-yorkais et autres radios et télévisions sportives se sont intéressés à ce changement apporté par Lou Lamoriello, mais ont traité la nouvelle comme une manchette normale... bien loin de ce que ça a provoqué chez nous.

À Belmont, où logent les Islanders, l’histoire est un brin différente. Il n’y a pas, du moins pas encore, de chandails avec le numéro 33 et Roy à l’endos dans les gradins, mais le public des Islanders est fidèle et averti. Avec Washington, Philadelphie, Boston et quelques autres marchés plus naturels de hockey, les fans des Islanders savent de quoi ils parlent. Ils économisent, payent leurs droits de sièges et venir voir un match de leurs favoris est un événement.

C’est bien différent de bon nombre de marchés américains où les spectateurs ont accepté des billets gratuits de leur employeur pour aller assister à un match de hockey, un sport qu’ils connaissent, mais dans le fond pas tant finalement.

À Long Island, la tradition existe. Ce n’est pas celle du Canadien, mais la grande époque des quatre conquêtes consécutives de la Coupe Stanley est omniprésente dans le building pourtant tout neuf.

Le week-end dernier, c’était «l’alumni» des Islanders qui se réunissait : match en après-midi au centre d’entraînement et présence au match en soirée. Pierre Turgeon y était et a été chaleureusement applaudi. Darius Kasparaitis itou. Que de souvenirs de ce défenseur des plus salauds mais de commerce plutôt agréable... Mick Vukota était aussi de la fête et animait les entractes du match en soirée entre les Islanders et les Panthers. Et parmi ceux qui y étaient mais qui n’ont pas joué en après-midi, il y avait les vénérables Denis Potvin, Bryan Trottier, Bob Nystrom et, le plus applaudi de tous, Butch Goring.

À l’apparition de Goring sur l’écran central, des larmes sur les joues de certains partisans, des gens d’un certain âge qui se rappellent avec nostalgie du vieux Nassau Veterans Memorial Coliseum, où les grandes légendes de l’histoire de cette franchise ont tout gagné.

Autrement dit, même si les parents pauvres du grand New York métropolitain sportif jouent dans un édifice tout neuf, leurs partisans ont suivi et se souviennent du passé glorieux de leur équipe.

Les Islanders c’est un fait divers dans la presse new-yorkaise, mais c’est un club très bien implanté dans sa communauté et qui compte sur une base de partisans fidèles... une base qu’ils doivent commencer à tenter de renouveler rapidement toutefois.

Est-ce que Patrick va aider cette cause? Fort possiblement, même si avec trois défaites de suite après une première victoire, il n’y a pas eu à proprement dit d’«effet Roy» lors de sa première semaine avec l’équipe.

Pas de panique à mon sens. Patrick est un bœuf, et un bœuf c’est lent, ce qui est un avantage lorsque l’on comprend que la terre est patiente. Celle-là n’est pas de moi, mais bien du regretté Pierre Falardeau.

Le vieux Lou, à 81 ans, est sûrement pressé de gagner, ne sachant pas ce qui lui reste devant lui à vivre. Ça tombe bien : Patrick ne va pas vouloir prendre cinq ans avant de connaître du succès dans sa nouvelle aventure. Mais Roy doit prendre ses aises, s’installer comme chez lui dans son nouvel environnement, y travailler avec une certaine garde rapprochée. Ensuite, il va prendre son rythme de gagnant. Ensuite, il aura la mainmise sur son équipe, ce qui n’est pas encore le cas.

Samedi soir, je suis allé voir Roy «coacher». Faut le faire, quand même! Accessoirement, je me suis imprégné d’un marché naturel de hockey doté d’une belle base de partisans. Et puis je me suis ennuyé du plus grand Islander de l’histoire et qui de nouveau brillait par son absence : notre regretté collègue et ami Mike Bossy, dont l’âme et le cœur flottent en partie à Long Island.

QOSHE - Pas de panique avec Patrick Roy! - Jean-Charles Lajoie
menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

Pas de panique avec Patrick Roy!

17 13
30.01.2024

Je suis allé à New York ce week-end pour prendre le pouls de la venue de Patrick Roy derrière le banc des Islanders. C’est vrai que j’étais en décalage d’une semaine par rapport à l’annonce de ce changement inattendu au poste d’entraîneur-chef des «Isles», mais quand même.

Première constatation : New York fonctionne normalement, la terre n’a pas tremblé et le retour de Patrick dans la Ligue nationale a résonné beaucoup plus fort ici au Québec que dans la région de New York. Médiatiquement parlant du moins. Les tabloïds new-yorkais et autres radios et télévisions sportives se sont intéressés à ce changement apporté par Lou Lamoriello, mais ont traité la nouvelle comme une manchette normale... bien loin de ce que ça a provoqué chez nous.

À Belmont, où logent les Islanders, l’histoire est un brin différente. Il n’y a pas, du moins pas encore, de chandails avec le numéro 33 et Roy à l’endos dans les gradins, mais le public des Islanders est fidèle et averti. Avec Washington, Philadelphie, Boston et quelques autres marchés plus naturels de hockey, les fans........

© TVA Sports


Get it on Google Play