Ce matin, je suis allé assister au visionnement de presse de la série docu-réalité «Les Alouettes, Nouvel envol » au siège social de Québecor sur la rue Saint-Jacques.

À un moment, calé sur ma chaise en fond de salle, je me suis demandé si j’étais sous l’effet de la tempête hivernale non souhaitée ou si j’étais simplement très fatigué, puisque pour la quatrième fois en moins d’une heure, j’avais le motton dans la gorge.

À plusieurs reprises, j’ai dû essuyer mes larmes, et c’est bel et bien en regardant les épisodes 1 et 4 qui nous ont été présentés que cette émotion m’est venue.

Il y a quelque chose d’excessivement attachant dans ces hommes de football... en langage de boxe, on les surnommerait probablement les «journeyman», tellement ce sont tous ou à peu près des cols bleus.

C’est sans doute ce qui les rend si humains et ce qui fait qu’on se reconnaît autant dans ces gars-là.

Luc Brodeur-Jourdain est clairement un être de grande valeur, un papa aimant, un mari dévoué, à l’écoute et fidèle.

Byron Archambeault est sans l’ombre d’un doute le prochain entraineur-chef des Alouettes de Montréal. Sa voie est toute tracée, il a l’appui de sa douce moitié et déjà le regard approbateur de son petit garçon qui n’a pas raté beaucoup d’entrainements et qui était aux premières loges dans les bras de sa maman lors de l’improbable conquête de la coupe Grey.

Une conquête signée du premier au dernier membre de l’organisation. Le plus beau des puzzle tombé en place pièce par pièce... la plus belle des tempêtes parfaites.

Pierre Karl Péladeau qui achète cette équipe en mars 2023 et qui donne à Danny Maciocia les moyens de ses ambitions...

Dany qui rassemble un groupe d’entraineurs comptant quatre coachs en chef potentiels, ceux-ci se rangeant sans condition ni réserve derrière leur leader Jason Maas qui inspire tout le contingent.

Puis Dany qui met sous contrat le vétéran quart Cody Fajardo, un authentique fils d’immigrant italien de la Californie. Un bon catholique pratiquant qui ne dépasse jamais la ligne et qui ne blasphème jamais... ou presque.

Fajardo, l’archétype du deuxième, du perdant sympathique. Pas cette fois. Celui qui a succédé comme titulaire au poste de quart à un certain Colin Kaepernick à l’Université du Nevada et qui a échoué dans sa quête d’un job dans la grosse et puissante NFL a abouti à Toronto et a gagné la coupe Grey en 2017 en admirant l’excellent Ricky Ray qui le précédait dans la hiérarchie des quarts des Argos.

Fajardo qui, pour une rare fois, la veille du match de la coupe Grey a laissé libre cours à un discours enflammé parsemé de... oreilles sensibles s’abstenir ici svp... « fuck you just watch » lancés à répétition à ceux qui disaient que Montréal allait terminer neuvième sur neuf, que Montréal n’allait pas prendre part aux éliminatoires... que Montréal n’allait pas battre Hamilton... puis Toronto en finale de l’Est.

Ce discours extraordinaire de Fajardo est un moment névralgique de la série documentaire produite de main de maître par la boîte Fair-Play de Guy Villeneuve et réalisée avec talent et sensibilité par Bryan Desgagnés.

La fin de l‘histoire, on la connaît. Au lendemain du discours de Fajardo, les Alouettes ont écrit la dernière scène du film de manière magistrale. Ils ont remporté contre toute attente la coupe Grey.

Ils ont édité cet exploit dans un stade habillé en entier en anglais, dans une ligue de tout un pays, un pays qui reconnaît pourtant deux langues officielles.

Coach Maas s’en est d’ailleurs fort bien servi dans le vestiaire de l’équipe avant le match. Marc-Antoine Dequoy l’a quant à lui fort bien rappelé en entrevue d’après match qui a pris les allures d’un discours limite primate, mais ô combien senti, vrai et libérateur.

Les Alouettes avaient juste besoin d’un peu d’amour. Pierre Karl Péladeau leur en a donné beaucoup. Ils n’ont pas déçu leur patron, qui en a été quitte pour recevoir les accolades senties de centaines de partisans de l’équipe qui lui demandent sans relâche de prendre un «selfie» avec lui. Ça lui fait plaisir, ça lui fait du bien et ça paraît...

Recevoir cette dose d’amour après avoir fait une acquisition avec le change qu’il avait au fond des poches est certainement grisant pour Pierre Karl Péladeau qui, à l’instar de ces hommes de football et du groupe de guerriers unis sur le terrain, ne veut rien de moins qu’une autre coupe Grey en 2024...

QOSHE - Le docu des Alouettes m'a donné «le moton» - Jean-Charles Lajoie
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Le docu des Alouettes m'a donné «le moton»

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05.04.2024

Ce matin, je suis allé assister au visionnement de presse de la série docu-réalité «Les Alouettes, Nouvel envol » au siège social de Québecor sur la rue Saint-Jacques.

À un moment, calé sur ma chaise en fond de salle, je me suis demandé si j’étais sous l’effet de la tempête hivernale non souhaitée ou si j’étais simplement très fatigué, puisque pour la quatrième fois en moins d’une heure, j’avais le motton dans la gorge.

À plusieurs reprises, j’ai dû essuyer mes larmes, et c’est bel et bien en regardant les épisodes 1 et 4 qui nous ont été présentés que cette émotion m’est venue.

Il y a quelque chose d’excessivement attachant dans ces hommes de football... en langage de boxe, on les surnommerait probablement les «journeyman», tellement ce sont tous ou à peu près des cols bleus.

C’est sans doute ce qui les rend si humains et ce qui fait qu’on se reconnaît autant dans ces gars-là.

Luc Brodeur-Jourdain est clairement un être de grande valeur, un papa aimant, un mari dévoué, à l’écoute et fidèle.

Byron Archambeault est sans l’ombre d’un doute le prochain........

© TVA Sports


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