Le Canadien ne sera pas des séries éliminatoires ce printemps mais aussi pour une troisième année consécutive suivant la formidable finale de la Coupe Stanley de 2021.

Ce sera la quatrième fois de son histoire que le CH n’aura aucune chance pour la Coupe Stanley trois printemps de suite, la dernière remonte aux saisons 98-99, 99-2000 et 2000-2001.

Des années sombres sous le règne de Réjean Houle à la direction générale, relevé par André Savard en cours de saison 2000-2001, et Alain Vigneault derrière le banc, relevé par Michel Therrien en novembre 2000. L’équipe avait bien peu à offrir et malgré tout, Alain avait amené le CH à 2 points des séries au printemps 2000.

Ces ratées n’ont pas permis au CH de refaire sa banque d’espoirs. Montréal n’avait aucun choix de premier tour en 99, a réclamé Mike Komisarek et Alexander Perezogin en première ronde en 2001 ainsi que Ron Hainsey et Marcel Hossa en 2000.

Avant la séquence noire de 98 à 2001, il faut remonter à 1919 pour retrouver le premier de trois printemps manqués jusqu’en 1922.

La première séquence noire fut lors de la naissance de l’équipe entre 1909 et 1913, incidemment la seule séquence de 4 ans de suite sans prendre part aux séries de fin de saison.

Évidemment autre temps autre mœurs. On ne peut ignorer le niveau de compétitivité du circuit Bettman d’aujourd’hui.

On ne peut faire abstraction d’une certaine parité et du pourcentage à 50% des équipes de la ligue qui participent au tournoi du printemps.

Mais un fait demeure : l’organisation la plus titrée de l’histoire du hockey est dans la schnoutte jusqu’aux coudes et rien ne dit que le triste record de quatre ans de suite sans éliminatoires ne sera pas égalisé la saison prochaine.

Vous direz bien ce que vous voulez, pour moi ça demeure inacceptable.

Je ravalerai avec empressement et joie mes paroles lorsque le Canadien gagnera la Coupe Stanley, bien entendu s’il parvient à le faire sous le règne de Jeff Gorton et Kent Hughes et grâce aux fruits qu’auront rapporté les disettes printanières.

Mais encore une fois : quelles sont les garanties en ce sens ? Il n’en existe absolument aucune.

On se berce d’espoir et d’illusions et c’est très correct de le faire, mais chemin faisant, on doit aussi admettre que notre gros nez collé dans la vitrine du Canadien ne peut invariablement que distorsionner notre jugement, nous rendre un brin confus.

Ici, tout est toujours plus gros. On voyait Caufield connaître cinq saisons de 45-50 buts de suite. On pense depuis 18 matchs que Slafkovsky était carrément un vol au premier rang du repêchage de 2022. On clame que Kaiden Guhle s’en ira au temple de la renommée, que Lane Hutson sera aussi bon que Cale Makar.

Autrement dit on se regarde, on se bombe le torse, on se raconte des belles histoires, on se fait croire, et au passage, on se moque de l’essentiel : la réalité.

Pourtant il n’y a que ça de vrai, la réalité. Et dans cette réalité, nous n’avons aucune garantie que ce qui pousse dans l’organisation actuellement et que ceux qui vont s’y greffer en grand nombre d’ici deux ans ont et/ou auront ce qu’il faut pour nous conduire à la terre promise.

Toronto a Matthews, Nylander et Marner et ils peinent à franchir le premier tour des séries. Edmonton a McDavid et Draisaitl et qui peut gager sans peur de tout perdre qu’ils vont soulever la coupe Stanley ?

«Ouin mais ils ont pas de goaler... ». À ce compte-là, nous autres non plus sauf l’immense respect que je porte à Sam Montembeault.

Le Canadien ne va pas être des prochaines séries éliminatoires. Il va ainsi les rater pour une troisième année de suite pour seulement la quatrième fois de son histoire de 115 ans. C’est bien correcte, on avale la couleuvre, encore.

Mais il faut que ça cesse. Pas question d’égaler le record de médiocrité l’an prochain ou pire de le battre dans deux ans.

Le Canadien a le devoir de faire vibrer sa nouvelle clientèle, celle pour qui la Coupe Stanley est un gros amas argenté de propriété exclusive américaine.

Y’a juste le Canadien pour remettre le Canada à la mode, et Geoff Molson doit cette créance à toutes les légendes qui le regardent avec un sac de papier brun sur la tête au ciel.

Le Rocket, le Gros Bill, Flower, tous les autres y incluant maintenant le bon Jean-Guy Talbot.

QOSHE - Le CH en route vers un record de médiocrité ? - Jean-Charles Lajoie
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Le CH en route vers un record de médiocrité ?

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24.02.2024

Le Canadien ne sera pas des séries éliminatoires ce printemps mais aussi pour une troisième année consécutive suivant la formidable finale de la Coupe Stanley de 2021.

Ce sera la quatrième fois de son histoire que le CH n’aura aucune chance pour la Coupe Stanley trois printemps de suite, la dernière remonte aux saisons 98-99, 99-2000 et 2000-2001.

Des années sombres sous le règne de Réjean Houle à la direction générale, relevé par André Savard en cours de saison 2000-2001, et Alain Vigneault derrière le banc, relevé par Michel Therrien en novembre 2000. L’équipe avait bien peu à offrir et malgré tout, Alain avait amené le CH à 2 points des séries au printemps 2000.

Ces ratées n’ont pas permis au CH de refaire sa banque d’espoirs. Montréal n’avait aucun choix de premier tour en 99, a réclamé Mike Komisarek et Alexander Perezogin en première ronde en 2001 ainsi que Ron Hainsey et Marcel Hossa en 2000.

Avant la séquence noire de 98 à 2001, il faut remonter à 1919 pour retrouver le premier de trois printemps manqués jusqu’en 1922.

La première........

© TVA Sports


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