Des coupes arbitraires pour contrer une impasse financière
CHRONIQUE. « J’ai le plaisir de vous informer que… » C’est par cette phrase ironique que la ministre de l’Enseignement supérieur (MES), Pascale Déry, a annoncé aux cégeps et aux universités le 31 juillet dernier que les allocations budgétaires qui leur avaient été attribuées au printemps pour leurs investissements courants et l’entretien de leurs immeubles étaient amputées.
Ces coupes seraient de 40 % à 60 % dans la plupart des cégeps. C’est 70 % pour le cégep de l’Abitibi-Témiscamingue et du même ordre pour l’Université de Sherbrooke. Dans le réseau de l’Université du Québec (UQ), les coupes varient de 30 % à 80 %. Ses universités constituantes ne réaliseraient que le tiers de leurs projets, soit une valeur d’environ 35 millions de dollars (M $), si rien ne change. Or, des sommes supplémentaires de 50 M $ ont été engagées avant la tombée du couperet. L’éducation n’était-elle pas la grande priorité de François Legault ?
Pour camoufler l’urgence de couper dans des allocations déjà autorisées, la lettre fait état d’une nouvelle norme sur les paiements de transfert. Pourquoi maintenant ? Le MES connaissait déjà cette norme lorsqu’il a autorisé les budgets de dépenses pour les exercices en cours, qui se termineront le 30 avril pour les entités de l’UQ et le 30 juin pour les cégeps.
La période de compression budgétaire visée coïncide avec l’exercice financier du gouvernement, qui se terminera le 31 mars 2025. Cette échéance indique la volonté de Québec de s’assurer de ne pas dépasser son déficit record de 11 milliards de dollars (G $) pour l’exercice en cours. Craindrait-il pour la notation de crédit du gouvernement ?
Dans les ministères, on commence à restreindre l’embauche, le temps supplémentaire, les déplacements et la sous-traitance. En francisation, on a coupé 16 classes sur 19 au centre de services scolaire des Mille-Îles. En éducation, les........
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