À l’Assemblée nationale, le mot « menteur » fait partie de l’interminable liste de ceux qui sont proscrits. Il serait également interdit à un député de l’opposition d’accuser le premier ministre Legault d’avoir dit « le contraire de la vérité » en soutenant que Christian Dubé était « à l’aise » avec l’entente intervenue avec la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ).

Pour respecter le règlement, ce député devrait utiliser une formule du genre : « L’affirmation du premier ministre ne correspond pas aux critères généralement reconnus comme étant ceux d’une réalité observable ». Même là, il se serait probablement fait reprocher de mettre en doute la parole du premier ministre ou encore de lui prêter des intentions.

Il faut pourtant bien appeler un chat, un chat. Tout le monde a bien entendu la réponse qu’il a donnée à Patrice Roy, qui lui demandait si son ministre de la Santé était « à l’aise » avec l’entente. « Oui, oui », a déclaré M. Legault, tout en lui souhaitant de longues vacances. M. Dubé lui a opposé un démenti catégorique trois jours plus tard en remettant sa démission.

Si M. Legault a pu nier sans la moindre gêne une évidence aussi flagrante, comment lui faire confiance quand il assure que « des centaines de milliers de Québécois » qui n’ont pas de médecin de famille en auront trouvé un « d’ici l’été........

© Le Devoir