Panique dans les médias publics
Cela pourrait s’appeler le langage des onomatopées. Lorsque j’écoute la radio au Québec, je suis toujours frappé par celles qu’émettent les animateurs. À leur seule intonation, on peut savoir s’ils sont d’accord ou pas avec l’invité ou la nouvelle que l’on vient d’entendre. Ces « ah » et ces « oh » sont à la radio ce qu’est le body language à la télévision. Ils expriment à leur manière toutes les nuances de l’approbation ou de la réprobation. Certes, il s’agit d’un détail, mais n’est-ce pas là justement que se cache le diable ?
En France, la neutralité des médias publics est l’objet d’un important débat. À l’initiative d’élus de droite, le Parlement a jugé bon de créer une commission sur le sujet. Cette initiative s’inscrit dans un débat plus vaste concernant le rôle des médias à l’époque des réseaux sociaux. Un débat dans lequel le président s’est lui-même permis la semaine dernière de faire la leçon à la presse en affirmant que celle-ci devrait être soumise à un « label », une sorte de certificat de bonne conduite qui permettrait de départager le bon grain de l’ivraie.
Pour une fois, la gauche et la droite se sont demandé en chœur si le chef de l’État n’avait pas mieux à faire.
Mais le mélange des genres est une vieille habitude d’Emmanuel Macron. En 2018, il s’était mêlé de définir ce qu’était une « fake news », oubliant probablement que le mot peut aussi servir de cache-sexe à des médias en perte de vitesse, furent-ils « labélisés ». En 2020, le Conseil constitutionnel avait heureusement retoqué sa loi sur les « contenus haineux », leur définition à géométrie variable ouvrant la porte à toutes les dérives. En 2022, son gouvernement créait l’ARCOM, un monstre bureaucratique qui passerait chez nous pour un véritable bureau de censure, puisqu’il s’arroge le droit de dicter à la minute près le temps de........





















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