Réchauffement climatique : « Il faut poursuivre le combat pour faire baisser les émissions », alerte le climatologue Robert Vautard
Dans un contexte international marqué par le climatoscepticisme et le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, les négociations de la COP30 qui débute le 10 novembre s’annoncent difficiles. Robert Vautard, climatologue et coprésident du groupe 1 du Giec, en décrypte les enjeux.
Dix ans après l’accord de Paris et à quelques semaines de la COP30 de Belém (Brésil), Robert Vautard, climatologue et coprésident du groupe 1 du Giec, revient sur les grands enjeux climatiques et diplomatiques que les parties doivent affronter. Il dresse un bilan mitigé des efforts accomplis.
Cette année, le 1,5 °C de réchauffement a été dépassé. En quelques mots, quelle est la situation climatique globale ?
Pour être précis, en 2024, le réchauffement, c’est-à-dire la moyenne des températures sur l’ensemble de la planète, a dépassé 1,5 °C au-dessus des températures préindustrielles. Nous sommes sur une trajectoire d’augmentation très forte des températures, sur les dix dernières années elles enregistrent entre 1,2 et 1,3 degré. Ce qui compte, c’est surtout que l’on va dépasser pour de bon, en tout cas en moyenne, ce 1,5 °C dans quelques années.
Ce n’est pas complètement irréversible, mais quasiment. Pour faire baisser les températures, il faudrait avoir recours à des technologies qui ne sont pas encore matures – comme pomper le CO2 dans l’atmosphère, ce qu’on ne sait pas faire à l’échelle nécessaire – avec un modèle économique. C’est peut-être pour la fin du siècle, et on pourra peut-être redescendre d’un ou deux dixièmes de degré. Mais ce n’est pas pour aujourd’hui, et c’est minime. À l’échelle d’une vie, le processus est donc irréversible.
L’accord de Paris sur le climat a 10 ans cette année. En quoi est-il fondamental ?
Le processus international de l’accord de Paris suit l’échec du processus de Kyoto, où l’on essayait d’imposer par le haut, avec un petit groupe de pays, des quotas. Cette méthode ne fonctionne pas, des pays s’en sont retirés. L’originalité de l’accord de Paris fut de se mettre tous d’accord sur l’objectif de demeurer bien en dessous de 2 degrés de réchauffement. L’Europe, par exemple, s’était alors fixé l’objectif d’une réduction de ses émissions de 40 % à horizon 2030 par rapport à 1990 et les a déjà réduits de 35 %........© L'Humanité





















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