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Le nouveau report du règlement européen sur la déforestation est l’arbre qui cache la forêt

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Le Parlement européen a validé le 17 décembre le report d’un an de son règlement « déforestation importée ». Un texte à la portée limitée… et qui risque surtout de pénaliser les petits producteurs du Sud.

Les Vingt-Sept s’étaient déjà entendus le 5 décembre pour reporter d’un an la mise en œuvre du règlement européen sur la déforestation importée. La décision a été avalisée par le Parlement européen le 17  décembre dernier et peut sonner, au premier abord, comme une mauvaise nouvelle tant la photographie est sombre.

La déforestation au niveau mondial reste en effet à des niveaux...

Les Vingt-Sept s’étaient déjà entendus le 5 décembre pour reporter d’un an la mise en œuvre du règlement européen sur la déforestation importée. La décision a été avalisée par le Parlement européen le 17  décembre dernier et peut sonner, au premier abord, comme une mauvaise nouvelle tant la photographie est sombre.

La déforestation à l’échelle mondiale reste en effet à des niveaux très élevés. La FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) indique une déforestation de 10,9 millions d’hectares par an en moyenne entre 2015 et 2025, en baisse par rapport à la décennie précédente. Mais ce chiffre ne rend pas compte des effets des incendies de forêt, de plus en plus fréquents et dévastateurs.

Pour la FAO, si les feux de forêt ne sont pas suivis par un changement d’utilisation des terres (agriculture ou urbanisation), cela ne représente pas de la déforestation car la forêt sera replantée ou se régénèrera. L’observatoire Global Forest Watch rend mieux compte de cette situation : il indique que la perte des seules forêts primaires aurait bondi de 3,7 à 6,7 millions hectares entre 2023 et 2024, essentiellement à cause des feux.

Les activités agricoles, dont l’élevage, occupent une place déterminante dans les facteurs directs de la déforestation, notamment en Afrique (plus de 90 %). En Amérique latine, la conversion des forêts pour des parcours d’élevage est le premier moteur de perte de couvert boisé (70 à 80 % en Amazonie brésilienne). En Asie du Sud-Est, les plantations de palmiers à huile et d’arbres pour la pâte à papier sont souvent à l’origine de la conversion de forêts dégradées par l’exploitation forestière.

Les grandes exploitations mécanisées sont fréquemment pointées du doigt – on pense au soja et au palmier à huile. Cette........

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