Le grand retour de Patrick Roy dans la Ligue nationale de hockey était attendu. Et il l’a pleinement mérité.

Son histoire n’est pas banale. Il a tout mon respect pour sa carrière en tant que joueur. On connaît tous ses accomplissements sur la glace, lui qui possède quatre bagues de la Coupe Stanley et qui fait partie du Temple de la renommée.

Patrick est tellement passionné de hockey qu’il a décidé de devenir entraîneur après avoir accroché ses jambières. Il l’a fait avec éclat à la barre des Remparts de Québec en remportant la Coupe Memorial dès sa première année. C’est tout un exploit parce que c’est un trophée très difficile à gagner, j’en sais quelque chose.

Après sa huitième année, il a eu l’occasion de faire le saut dans la LNH avec l’Avalanche du Colorado. Il a eu là-bas aussi une première saison exceptionnelle en 2013-2014, obtenant le trophée Jack-Adams, remis au meilleur entraîneur-chef. Malheureusement, son séjour à Denver s’est mal terminé. Il est ensuite retourné faire ses classes dans la LHJMQ. Ça démontre à quel point Roy est humble malgré son immense statut. Et ça prouve qu’il exerce son métier juste par passion.

Son parcours me rappelle le mien et celui de mon bon ami Alain Vigneault. Comme «Casseau», nous avons choisi de revenir diriger dans les niveaux inférieurs en attendant un appel d’une autre équipe de la LNH après notre passage avec les Canadiens de Montréal. Ça prend de l’humilité pour prendre une telle décision dans l’espoir de retourner un jour au plus haut niveau.

La différence entre Patrick et nous, c’est que nous avions besoin de travailler pour faire vivre notre famille, alors que Roy, lui, est indépendant financièrement.

Je ne connais pas beaucoup de personnes ayant le même statut que lui qui auraient fait ça. À son deuxième mandat avec les Remparts, il a prouvé de nouveau qu’il est un excellent entraîneur en parvenant à soulever une autre fois la Coupe Memorial.

Roy a sûrement douté durant sa deuxième expérience dans les rangs juniors, mais il a persévéré et il est aujourd’hui récompensé pour ses efforts. Je tiens à le féliciter pour cette impressionnante ténacité.

Quand le CH était à la recherche d’un successeur à Dominique Ducharme, Roy pensait bien être l’heureux élu, mais il n’a finalement pas été choisi. Il devait alors se demander ce qu’il devait faire de plus pour revenir dans la LNH.

Au lieu d’abandonner l’idée, il a plutôt effectué un pas de recul pour mieux avancer par la suite. C’est tout à son honneur d’avoir pris le temps de se ressourcer et de travailler avec les jeunes de la nouvelle génération. C’est pour ça qu’il est maintenant plus prêt que jamais.

Je suis convaincu que Roy obtiendra du succès à Long Island. Il amène une crédibilité instantanée aux Islanders en raison de son passé de joueur et d’entraîneur et il insuffle un vent de fraîcheur à la Ligue nationale.

Il faut rendre crédit à Lou Lamoriello pour cette nomination. Les hommes forts comme lui n’ont pas peur de s’entourer de personnes fortes. Roy a toujours été bien encadré à Québec, notamment par son ami Jacques Tanguay. Autant Patrick était bien entouré avec les Remparts, autant il va l’être chez les Islanders avec Lamoriello en tête et Jacques Lemaire.

Sa vie est d’être derrière un banc de la LNH et de transmettre son amour du hockey et son désir de vaincre à ses équipes. «Coacher» c’est un mode de vie. Le faire dans la LNH, ça se mérite. C’est particulièrement vrai dans son cas.

Patrick est un homme curieux qui pose beaucoup de questions et s’informe sur tout. Il sera choyé de pouvoir côtoyer Lemaire, un homme pour qui j’ai énormément de respect. Jacques a toujours été une référence pour moi. C’est une sommité dans la LNH.

Lorsque je dirigeais, je passais une journée avec lui durant l’été pour qu’il m’explique sa vision et les nouvelles tendances. Lemaire a toujours su innover. Comme je voulais être à la page, Jacques a été important dans mon parcours.

En passant, je ne comprends pas pourquoi les Canadiens n’ont pas retiré le chandail de Lemaire avec tout ce qu’il a accompli pour l’organisation. S’il y en a un qui mériterait un tel honneur, c’est bien lui.

Avec toute l’attention portée sur lui au cours des derniers jours, Roy a encore réussi à sauver les Canadiens, comme il l’a fait si souvent devant le filet. Puisqu’on ne parle que de lui, les contre-performances du CH dans les trois derniers matchs passent sous silence.

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Patrick Roy: un retour attendu et mérité

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25.01.2024

Le grand retour de Patrick Roy dans la Ligue nationale de hockey était attendu. Et il l’a pleinement mérité.

Son histoire n’est pas banale. Il a tout mon respect pour sa carrière en tant que joueur. On connaît tous ses accomplissements sur la glace, lui qui possède quatre bagues de la Coupe Stanley et qui fait partie du Temple de la renommée.

Patrick est tellement passionné de hockey qu’il a décidé de devenir entraîneur après avoir accroché ses jambières. Il l’a fait avec éclat à la barre des Remparts de Québec en remportant la Coupe Memorial dès sa première année. C’est tout un exploit parce que c’est un trophée très difficile à gagner, j’en sais quelque chose.

Après sa huitième année, il a eu l’occasion de faire le saut dans la LNH avec l’Avalanche du Colorado. Il a eu là-bas aussi une première saison exceptionnelle en 2013-2014, obtenant le trophée Jack-Adams, remis au meilleur entraîneur-chef. Malheureusement, son séjour à Denver s’est mal terminé. Il est ensuite retourné faire ses classes dans la LHJMQ. Ça démontre à quel point Roy est humble malgré son immense statut. Et ça prouve........

© TVA Sports


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