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La pertinence des chiffres en question : l’exemple du coût d’une journée d’hospitalisation

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16.12.2025

Dans les journaux, à la télévision ou au Parlement, des chiffres sont souvent sortis comme des arguments irréfutables. Mais de quoi parlent les chiffres ? Le pouvoir magique qui leur était associé il y a plusieurs siècles a-t-il complètement disparu ? Un chiffre est-il toujours incontestable ? Une réflexion encore plus indispensable à l’heure de l’IA toute-puissante.

Dépenses de santé, émissions de gaz à effet de serre, aides publiques aux entreprises, taux de délinquance, coût de la dette, de la fraude fiscale, du système de retraite, des aides sociales… Les dirigeants usent et souvent abusent de chiffres pour justifier leurs décisions ou encore leurs manières de faire ou, parfois, de ne pas faire.

En ce moment, à l’occasion de la discussion de la loi de finances pour 2026 au Parlement, nous assistons tous les jours à des batailles de « chiffres » entre parlementaires. Cependant, peut-on réellement s’y fier ? Et quelles significations leur accorder ?

Les mathématiciens attribuent, depuis l’époque mésopotamienne (environ 3000 av. notre ère) trois principales significations aux chiffres : économique, idéologique et mystique.

Les tablettes d’argile cunéiforme retrouvées à cette époque représentent à 80 % des textes administratifs de nature d’abord économique comportant principalement des données chiffrées. Il peut s’agir des dimensions d’un champ ou d’une maison, des rations de nourriture, des effectifs de soldats d’une armée, ou encore les volumes d’un stock.

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Les nombres remplissaient aussi un rôle idéologique, notamment en fonction de leur importance. On peut citer le nombre 3 600 qui signifie à la fois « totalité » et « innombrable ». Les chiffres pouvaient également posséder une signification mystique. Les anciens Mésopotamiens associaient certains nombres à des divinités. Par exemple, on utilisait ou insérait le 15 (associé à la déesse de l’amour et de la guerre, Ishtar) pour montrer la puissance du nombre.

D’une manière étonnamment similaire à celle des Mésopotamiens, de nos jours, les gestionnaires considèrent aussi que leurs matières premières que représentent les chiffres sont à la fois le résultat d’une technique de........

© The Conversation