L’année qui valait une décennie
Ce dernier discours aura été à l’image de cette première année de présidence : un dirigeant empourpré, les deux mains accrochées au podium, vomissant un staccato de mensonges (à raison d’un toutes les 22 secondes) dans une vocifération à la nation violente, acide et erratique. Quelque part entre un numéro de cirque et les funérailles de la bienséance.
Ce tour de piste ne sera peut-être pas le dernier de l’année, mais force est de constater qu’il s’inscrit dans la droite ligne de l’effet recherché par les idéologues du Projet 2025 : l’arrosage à la lance à incendie permet de disperser les forces adverses, d’atomiser la résistance et de neutraliser les dissonances. Pendant que les médias s’époumonent sur la vérification des faits, que les experts dissertent sur des mathématiques alternatives, pendant que chacun s’évertue à suivre des yeux la balle qui le concerne, le monde change. Irrémédiablement.
Derrière l’écran de fumée rose que souffle la Maison-Blanche, il est difficile de prendre la mesure des perturbations économiques. Les économistes rappellent que les chiffres officiels de l’inflation sont empreints de distorsions et qu’il faut les prendre avec tous les grains de sel de la salière. Ce que l’on sait, par contre, c’est que les primes d’assurance maladie vont augmenter de manière stratosphérique. On sait aussi que les militaires toucheront (peut-être) une prime, mais que celle-ci sera (sans doute) prise dans le budget consacré au logement des forces armées.
Il est encore difficile de mesurer les conséquences des ponctions qu’opère ICE sur le marché du travail, alors qu’elle retire de la population active un certain nombre de migrants irréguliers, réguliers et opportunément « irrégularisés » par un jeu de révocation des protections temporaires, d’interruption........





















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