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La tour d’ivoire qui devrait nous éclairer

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Le professeur Christophe Chowanietz estime que l’enseignement supérieur forme les élites dans un monde imaginaire où le profit fait encore foi de tout, ce qui explique notre incapacité à affronter la crise écologique.

La COP30 qui s’est déroulée en novembre au Brésil aura été une nouvelle démonstration d’impuissance. Alors que la trajectoire de l’humanité ressemble de plus en plus à un crash au ralenti menant à un carambolage existentiel, un acteur central demeure étrangement peu interrogé : l’université, ce lieu où l’on prétend encore préparer les citoyens aux défis du siècle. Or, que produit réellement l’enseignement supérieur aujourd’hui ? Des citoyens lucides et outillés pour affronter un monde en surchauffe, vivant déjà à crédit sur ses ressources ? Ou bien, plus banalement, des producteurs et consommateurs formatés, adaptés aux besoins du marché, au détriment du bien commun ?

Des penseurs comme Roman Krznaric1 l’ont montré : nous apprenons à une génération entière à coloniser et piller le futur comme s’il était un tempus nullius, un territoire vide de tout occupant humain. Nos descendants hériteront d’un monde ravagé par notre incapacité à concevoir l’avenir autrement que comme une réserve inépuisable.

Ce n’est pas faute d’enseignants qui résistent, parfois........

© La Presse