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Le coliving : un business très lucratif qui permet à ses promoteurs de contourner l’encadrement des loyers

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18.11.2025

Promu comme la version 2.0 de la colocation, le coliving promet communauté, confort et flexibilité. En réalité, c’est surtout un business juteux où dix mètres carrés s’arrachent à prix d’or. À Paris, la mairie tire la sonnette d’alarme et dénonce un modèle qui aggrave la crise du logement au lieu de la résoudre.

La crise du logement bat son plein : les loyers s’envolent, les files s’allongent pour visiter des appartements, et les plus modestes sont repoussés toujours plus loin des centres-villes. Dans le même temps, près de six millions de mètres carrés de bureaux restent inoccupés en Île-de-France, soit l’équivalent d’environ 80 000 logements. De ce paradoxe est née une idée séduisante pour les opérateurs privés : reconvertir des plateaux tertiaires en « coliving ». Mais pour loger qui, et à quel prix ?

« Il y a une dynamique récente de financiarisation du logement, explique Marine Duros, sociologue et autrice d’Immobilier hors sol : Comment la finance s’empare de nos villes. Avec la chute de la valeur des bureaux — autour de 40 % depuis 2023 — le logement est devenu intéressant pour les fonds d’investissement. » Sur le papier, réutiliser ces mètres carrés vacants paraît vertueux ; dans la pratique, beaucoup moins. « Ces biens ne correspondent pas aux besoins de la majorité », ajoute la chercheuse.

Sur les sites de coliving, tout est « expérience ». Les opérateurs vendent la « communauté » et le « tout compris, littéralement » : chambres meublées, charges incluses, ménage hebdomadaire, application mobile, « flexibilité » des baux, événements mensuels. Les visuels pastel montrent bougies, canapés et grands sourires ; la convivialité devient une marque, au même titre que l’abonnement internet. Le vocabulaire emprunte au management néolibéral : « care », « match », « events », « well-being », « rapid onboarding ».

Mais la facture,........

© L'Humanité