Le coliving : un business très lucratif qui permet à ses promoteurs de contourner l’encadrement des loyers
Promu comme la version 2.0 de la colocation, le coliving promet communauté, confort et flexibilité. En réalité, c’est surtout un business juteux où dix mètres carrés s’arrachent à prix d’or. À Paris, la mairie tire la sonnette d’alarme et dénonce un modèle qui aggrave la crise du logement au lieu de la résoudre.
La crise du logement bat son plein : les loyers s’envolent, les files s’allongent pour visiter des appartements, et les plus modestes sont repoussés toujours plus loin des centres-villes. Dans le même temps, près de six millions de mètres carrés de bureaux restent inoccupés en Île-de-France, soit l’équivalent d’environ 80 000 logements. De ce paradoxe est née une idée séduisante pour les opérateurs privés : reconvertir des plateaux tertiaires en « coliving ». Mais pour loger qui, et à quel prix ?
« Il y a une dynamique récente de financiarisation du logement, explique Marine Duros, sociologue et autrice d’Immobilier hors sol : Comment la finance s’empare de nos villes. Avec la chute de la valeur des bureaux — autour de 40 % depuis 2023 — le logement est devenu intéressant pour les fonds d’investissement. » Sur le papier, réutiliser ces mètres carrés vacants paraît vertueux ; dans la pratique, beaucoup moins. « Ces biens ne correspondent pas aux besoins de la majorité », ajoute la chercheuse.
Sur les sites de coliving, tout est « expérience ». Les opérateurs vendent la « communauté » et le « tout compris, littéralement » : chambres meublées, charges incluses, ménage hebdomadaire, application mobile, « flexibilité » des baux, événements mensuels. Les visuels pastel montrent bougies, canapés et grands sourires ; la convivialité devient une marque, au même titre que l’abonnement internet. Le vocabulaire emprunte au management néolibéral : « care », « match », « events », « well-being », « rapid onboarding ».
Mais la facture,........





















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