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Numérique, nouveaux usages : comment le syndicalisme peut survivre au télétravail

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16.04.2024

La pandémie de COVID -19 a bousculé nos modes de travail. Par effraction, elle a propulsé dans la vie des Français, le télétravail dont les dirigeants ne voulaient pas. Ce dernier s’est avéré indispensable pour limiter les contagions. Cette évolution largement saluée par des millions de salariés en quête d'un meilleur équilibre, entre vie professionnelle et personnelle, s’est donc installée durablement.

Les syndicats qui appuient massivement cette revendication affrontent dans ce contexte quatre paradoxes majeurs qui peuvent jouer sur leur fonction régulatrice mais aussi sur leur représentativité.

Le télétravail comme les RTT ou la semaine organisée sur 4 jours contribuent à réduire les liens de proximité entre les militants syndicaux et les salariés. Le dirigeant d’une grande organisation syndicale me disait dernièrement « avec le télétravail on croise les salariés mais on ne les rencontre plus vraiment, nous devons nous préoccuper de cet éloignement qui pourrait laisser la place à d’autres et pour cela nous réinventer ».

Et en effet, le syndicalisme se voit régulièrement concurrencé par divers collectifs plus ou moins éphémères, on l’a vu avec les gilets jaunes et plus récemment sous la forme d’un « corporatisme gazeux » à la SNCF ou la mobilisation est née d’un réseau social regroupant 4000 contrôleurs avant d’être appuyée par les syndicats seuls autorisés par la loi à déposer un préavis de grève.

Traditionnellement, lors des rounds de négociation, les syndicats se sont appuyés sur la mobilisation physique des salariés pour exercer une pression significative sur les employeurs. Cependant, avec le télétravail, cette dynamique fléchit.

La dispersion géographique des télétravailleurs réduit les occasions d’échange et de rassemblement physiques, ce qui en réalité atrophie les leviers traditionnels de mobilisation. Les travailleurs, loin des centres habituels de travail, sont moins enclins à participer « en personne » à des actions collectives.

Le télétravail a tendance à renforcer l’isolement et une forme d’individualisme si ce n’est une délocalisation de certaines activités. Qui plus est, en cas de grève des transports, de paralysie de site ou de fortes tensions sociales, le télétravail offre aux employeurs une opportunité de contourner ces........

© Marianne


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