De la fierté au Québec
Le Québec a-t-il besoin de fierté ? À en entendre plusieurs, c’est bien ce qu’on pourrait croire. Pourtant, le fait de répéter ce genre d’incantation représente un peu, à la fierté, ce que la nudité est à l’érotisme. Le Québec a peut-être moins besoin de se faire répéter d’être fier que de prendre conscience de ce qu’il est, réellement.
Le Québec, c’est l’histoire d’un peuple parlant français, installé aux alentours du Saint-Laurent, ayant cohabité avec des Autochtones. Le Québec, c’est une aventure imparfaite qui mérite certainement d’être non pas idéalisée, mais valorisée. Le Québec, c’est l’héritage d’un républicanisme français ayant côtoyé le libéralisme anglo-saxon et doté de l’esprit d’entreprise de l’Amérique. En somme, le Québec, c’est le résultat d’une combinaison propre à nous.
Le mouvement des patriotes a bien représenté l’universalisme français. D’abord par son affront contre l’impérialisme britannique, mais aussi par les assemblées publiques qui ont donné naissance à la Déclaration d’indépendance du Bas-Canada, revendiquant la liberté sous plusieurs formes, dont l’égalité des droits de tous, Autochtones inclus. Cette lutte contre les empires s’est poursuivie, faisant de nous le plus grand trouble-fête du Canada par notre opposition systématique aux guerres impériales de la Grande-Bretagne, puis des États-Unis.
C’est aujourd’hui en bonne partie l’héritage de cet universalisme qui pousse la........
© Le Devoir
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