Où en sommes-nous par rapport aux idéaux de la Révolution tranquille en éducation?
Dans la revue scientifique Sociologie et sociétés à paraître, le sociologue de l’éducation Claude Lessard analyse le parcours des politiques éducatives québécoises depuis les années 1960. Le présent texte veut rendre compte de cet article intitulé « École et inégalités au Québec. Trois âges de politiques éducatives », mais précisons qu’il ne s’agit pas d’un résumé objectif.
S’il y a continuité entre les trois âges distingués, il y a aussi des ruptures et des empiètements entre eux. Le premier va des années 1960 au milieu des années 1980, le deuxième se terminerait vers les années 2015-2020, et nous sommes dans le troisième.
Le premier âge est le plus connu. Il se caractérise par des politiques d’accès universel à l’éducation (pour le primaire et le secondaire, principalement) qui ont comme référentiel l’État-providence en voie de construction au Québec. Il s’exprime principalement dans le rapport de la commission Parent (1962-1966).
Le deuxième serait caractérisé par la montée en puissance d’un référentiel plus économique que social, plus axé sur le marché que sur l’État, plus centré sur l’individu que sur le collectif. Les mots d’ordre sont efficacité, réussite, diplomation, offre et demande pour satisfaire les clientèles ainsi que gestion axée sur les résultats. Ce type de gestion hautement hiérarchisée répond à un ensemble d’injonctions à la performance et est constitué........
© Le Devoir
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