Non, mon petit gars, ce n’est pas de même qu’on s’y prend
Je suis dans ma classe de première année, la cloche va bientôt sonner et j’attends l’arrivée de mes élèves. Dehors, le temps est maussade et le décor, pour rester en des termes polis, n’a aucune chance de se retrouver un jour sur une carte postale. Le béton paraît de plus en plus gris (si une telle chose est possible), même sous le soleil. Les timides rayons de novembre invitent à fermer les rideaux sur ce quartier populaire (dans le mauvais sens du terme).
Naïvement ou par évitement, je n’ai jamais associé ces appartements aux cocons de mes élèves. Je sais très bien que ce n’est pas toujours agréable à la maison pour eux. Afin de mettre un peu de couleur naturelle dans ce local, j’ai donc posé beaucoup de plantes aux abords de mes fenêtres (qui ouvrent à peine). Interdiction depuis de fermer les rideaux. On veut laisser la photosynthèse faire son travail.
J’alimente du même coup mes élèves en vitamine D, et j’ose ainsi espérer illuminer leur journée, avant de les retourner dans leur (parfois trop sombre) réalité. Nous venons tout juste de finir une leçon sur le son « CH », qui fait chhhh, tel le mot chut. « Oui, exactement comme le son que je vous répète sans cesse lorsque je demande le silence complet, bravo, Jules ! »
Après la leçon, je demande aux élèves de faire des « c » et des « h », avec de la pâte à modeler, des minuscules et des majuscules, pour ensuite former des « CH ». Ça pratique la........
© Le Devoir
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