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Plus ne sera jamais assez

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20.12.2025

« Je suis toujours la plus pauvre dans la salle. » Servant une clientèle d’affaires bien nantie, je lance souvent cette boutade. Puisque j’évolue dans un domaine où l’argent circule abondamment et où les bilans financiers impressionnent, j’ai beaucoup réfléchi, dès le début de ma carrière, à ce que signifie réellement être riche.

J’ai aussi compris assez rapidement que la perception que j’avais de mon enfance était erronée, financièrement parlant. Jusqu’au début de ma vie adulte, je n’avais jamais vraiment eu conscience du fait que mes origines étaient aussi modestes — financièrement, vous comprenez. Enfant, je croyais même que ma famille était assez fortunée. La vie allait m’apprendre le contraire plus tard.

Je sais que les mots « pauvre » et « riche » peuvent choquer. Mais suivez-moi. Avec le recul, je me rends compte que je ne distinguais pas l’écart entre la richesse de ma vie personnelle et notre position, somme toute modeste, dans l’échelle des classes sociales et des taux d’imposition. Cela s’explique simplement : je n’ai jamais manqué ni d’amour ni de pain sur la table.

Ayant grandi en milieu rural dans les années 1980 et 1990, je n’ai pas, du moins en apparence, été happée par la comparaison ou la course au matérialisme. Ce n’est que plus tard, une fois devenue jeune adulte, que j’ai été frappée par les écarts de richesse, à force de côtoyer des jeunes aux différentes racines familiales et sociales. C’est donc une fois fortement endettée après mes études,........

© Le Devoir