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Pardon, le bien des enfants?

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06.12.2023

Je ne suis pas une personne souvent en colère et lorsque ça m’arrive, ça ne dure jamais longtemps. Je trouve cet état beaucoup trop énergivore. Je suis trop paresseuse pour nourrir du ressentiment. Reste que depuis le 1er décembre, je vois rouge.

La moutarde m’est montée au nez lorsque j’ai entendu notre premier ministre demander aux syndicats d’arrêter la grève « pour le bien de nos enfants ». De nombreux journalistes et chroniqueurs ont relayé et commenté cette sortie, mais j’en ai encore trop sur le coeur pour ne pas renchérir.

Commençons par la forme de ses propos.

En tant qu’actrice et metteuse en scène, j’ai ce qu’il faut pour analyser le ton de notre chef d’État. Son débit ralenti et ses phrases parsemées de pauses inutiles rappelaient une oraison funèbre prononcée par un curé neurasthénique. Il a indûment étiré le son des voyelles, particulièrement les nasales, pour créer un effet misérabiliste accentué par une insupportable mollesse vocale.

Bien entendu, un premier ministre n’est pas tenu de livrer tous ses points de presse avec la fougue et l’éloquence de la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. En revanche, s’il veut jouer sur les cordes sensibles de ses électeurs, il doit le faire avec sincérité et/ou virtuosité. Pour nous faire croire que ce qu’il dit lui tient profondément à coeur, il lui faut du tonus. M. Legault a plutôt fait preuve d’indolence, j’irai même jusqu’à dire d’apathie, ce qui lui a coupé toute crédibilité.

Poursuivons avec le fond de ses propos, « le bien des enfants ».

L’école est........

© Le Devoir


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