C’est mon cœur qui brûle
J’ai connu Paul St-Pierre Plamondon en 2016, à la mi-juin. Il était venu me rencontrer à mon travail, dans un organisme communautaire. Il était bouleversé, se disant aux prises avec les mêmes problèmes que j’avais, à ses dires, connus, lors de la course à la chefferie précédente de 2015. Il peinait à réunir les 1500 signatures nécessaires pour valider sa candidature, et le temps était court, il ne lui restait que deux semaines pour y arriver. On s’est assis à la table, et je l’ai écouté. Mon cœur, manifestement, a saigné et j’ai accepté de l’aider.
Quelques semaines plus tôt, il avait lancé sa campagne, entouré de personnes de la diversité. Il y avait même, à ses côtés, une femme portant le voile. Le souffle semblait noble et courageux : « certains groupes de Québécois se sont sentis définitivement exclus de l’identité québécoise », « le [Parti québécois] doit [devenir] le leader en matière de prévention du racisme et d’autres formes de discrimination ». Cette erre d’aller s’est prolongée l’année suivante dans son rapport Osez repenser le PQ.
Il est devenu chef du Parti québécois en 2020. À quel moment le vent a-t-il viré de bord ? Je ne saurais le dire précisément, mais déjà, au mois d’octobre 2021, il s’attaquait à la coroner Géhane Kamel qui, dans son rapport d’enquête sur la mort de Joyce Echaquan, recommandait au gouvernement de reconnaître le racisme systémique. C’était à ses yeux un biais idéologique.
Depuis........
© Le Devoir
visit website