Macron récolte ce qu’il a semé
Le responsable principal de la montée du Rassemblement national (RN) lors des dernières élections, et de sa victoire possible lors des prochaines, ce n’est ni un extrémisme aux sirènes duquel céderait désormais une majorité de Français, ni une droitisation de l’électorat, mais bien Emmanuel Macron lui-même.
En se positionnant, dès 2017, au centre de l’échiquier politique et en ralliant une partie des élus et des électeurs républicains et socialistes, il a fait en sorte que, dorénavant, ni la gauche ni la droite traditionnelles ne pouvaient réunir une majorité et donc former le gouvernement. Il a ainsi détruit toute possibilité d’une alternance gauche-droite qui était la norme en France depuis 1981.
Ce bouleversement du paysage politique français aurait pu paraître normal et légitime, s’il avait lui-même été en mesure de réunir une majorité autour de sa personne et de ses idées, mais cela n’a jamais été le cas et, lors du second tour des deux scrutins, il n’a été élu que parce qu’il était opposé à Marine Le Pen.
On notera d’ailleurs que le score qu’il a réalisé lors de ce second tour où tous les partis appelaient à « battre l’extrême droite » s’effritait lentement mais sûrement, d’une élection à l’autre : 66,1 % en 2017 ; mais seulement 58,55 % en 2022 (alors que Jacques Chirac, placé en 2002 dans la même situation, avait réuni sur son nom 82,21 % des voix face à Jean-Marie Le Pen qui........
© Le Devoir
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