Les beaux principes
Je n’avais pas l’intention d’écrire sur le blocage de la nomination de la professeure Denise Helly au conseil d’administration de l’INRS ; non parce que j’aurais été d’accord avec la décision de la ministre, mais tout simplement car il me semblait que tout avait été dit sur cette ingérence politique et cette entorse plutôt flagrante à la liberté universitaire.
Je me suis ravisé après avoir lu jeudi dans Le Devoir le texte de Francis Dupuis-Déri, « Où sont les défenseurs de la liberté universitaire ? », dans lequel il reproche à des « chroniqueurs d’ici » de dénoncer les atteintes à la liberté universitaire ou d’expression sur les campus uniquement quand elle est le fait de militants « wokes ». Le reproche vaut ce qu’il vaut, et pourrait être renvoyé, à l’identique, à bien des chroniqueurs ou universitaires qui sont tout autant « d’ici » et que la censure ne concerne que dès lors qu’elle est le fait de hordes fascisantes ou de vilains réactionnaires.
Toutefois, c’est surtout la conclusion de son texte qui m’a interpellé. Il y évoque en effet la « guerre culturelle » sur l’autel de laquelle « les beaux principes sont sacrifiés » et achève ce déprimant constat sur deux questions : « Défendre la liberté ? Oui, écrit-il, mais pour qui ? »
À cette dernière question, j’aurais tendance à répondre : pour tout le monde.
Pour Denise Helly comme pour Verushka Lieutenant-Duval ; et on........
© Le Devoir
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