Changeons au plus vite tous les toponymes controversés
Un article récent nous apprenait que la Ville de Québec menait une « réflexion à l’égard des toponymes critiqués sur son territoire ». Elle se penche notamment sur le cas de l’avenue Moncton, « qui porte le nom d’un général ayant joué un rôle clé dans la déportation des Acadiens » et sur celui de la rue Christophe-Colomb, « à qui des gens reprochent les torts causés aux Autochtones ». C’est très bien. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
Les toponymes « controversés » sont bien plus nombreux qu’on croit. Il serait profondément injuste que seuls soient visés certains criminels du passé, alors que d’autres continueraient de reposer tranquillement sur leurs lauriers et de jouir du droit d’apparaître sur les plans de nos villes et de s’afficher à leurs coins de rue. J’encourage donc la Ville de Québec (ainsi d’ailleurs que toutes les municipalités de la province) à poursuivre, mais surtout à approfondir sa « réflexion ».
Ainsi, est-il tolérable qu’un boulevard de la capitale nationale porte le nom de Louis XIV, despote bien connu pour avoir aboli l’édit de Nantes, persécuté les protestants, chassé les juifs des Antilles et, surtout, promulgué le Code noir, qui permettait qu’on inflige des châtiments corporels aux esclaves ? Qu’un autre conserve la mémoire de l’intendant Jean Talon, sbire du précédent, qui encouragea en outre des explorateurs à prendre illégitimement possession de........
© Le Devoir
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