menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

Ce que nous dit le bilinguisme de Mary Simon

7 0
04.10.2024

Comme on a pu le constater lors de sa récente visite dans la région de Québec, trois ans après sa nomination comme gouverneure générale, Mary Simon ne parle toujours pas français.

On pourrait ne voir dans ce fait qu’une énième anecdote confirmant que le Canada est un pays faussement bilingue et que ses deux langues officielles, en dépit de la loi, ne bénéficient absolument pas du même statut.

Ce serait toutefois se tromper.

En 2021, le gouvernement Trudeau a sciemment choisi de nommer au poste de gouverneur général une personne qui ne parlait pas français. Il faudrait être quelque peu naïf pour croire que c’était de sa part une maladresse involontaire. On peut aisément imaginer que le gouvernement canadien ne désigne pas sur un coup de tête le représentant du chef de l’État.

Il s’est évidemment prévalu du contexte de ce que l’on appelle la « réconciliation » avec les Autochtones pour faire passer cette entorse à la loi, en mettant en avant les origines en partie inuites de Mary Simon. C’était habile, car il devenait délicat pour les Canadiens francophones de critiquer ce choix sans passer pour de vilains colonisateurs opposés à cette « réconciliation ». La promesse qu’elle apprendrait le français est venue après faire taire les dernières critiques.

Comment ne pas voir dans cette nomination gouvernementale une instrumentalisation des Autochtones afin de remettre frontalement en question le bilinguisme canadien instauré depuis 1969 par la Loi sur les langues officielles ?........

© Le Devoir


Get it on Google Play