Une rivière en eaux troubles
Tout ce qui touche de près ou de loin à la filière nucléaire commande un hasardeux acte de foi. Les voisins et les riverains de ces usines doivent croire sur parole que l’improbable, cette fois-ci, ne se produira pas. L’entreposage de déchets nucléaires n’y échappe pas, les craintes suscitées étant tout aussi difficiles à apaiser. D’autant plus lorsque ces résidus radioactifs doivent être enfouis près des berges d’une rivière alimentant en eau potable des millions de citoyens en aval. Les laboratoires de l’usine de Chalk River ont beau sembler lointains, le nuage d’inquiétudes entourant le sort de leurs débris radioactifs s’étend jusqu’au fleuve Saint-Laurent.
Aux abords du site d’enfouissement qui sera construit à Deep River, d’abord, des résidents angoissent à l’idée d’accueillir sous leurs terres avoisinantes, à un seul kilomètre de la rivière des Outaouais, un million de mètres cubes de ces déchets nucléaires. Que ces résidus soient d’une faible intensité radioactive ne les rassure pas. Pas plus que les garanties avancées par le consortium gestionnaire de l’usine, Laboratoires nucléaires canadiens, ou par la municipalité. Les riverains, eux, craignent de n’accueillir rien d’autre qu’un « dépotoir qui fuit », confiaient-ils cet été, anxieux, au journaliste du Devoir........
© Le Devoir
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