Un remède pervers à une tendance tenace
Les révélations et les dénonciations de menaces perpétrées à l’endroit d’élus, tous ordres de gouvernement confondus, ont beau se multiplier et se succéder depuis quelques années, les chiffres dévoilés à cet effet par le sergent d’armes du Parlement fédéral n’en sont pas moins effarants. Leur bond furieux, en l’espace d’à peine cinq ans, confirme une fois de plus une mouvance inquiétante pour le bien-être de notre démocratie. Bien qu’il soit illusoire d’espérer que les citoyens se ressaisiront et feront enfin preuve de civilité dans leurs échanges et l’expression de leurs doléances, des correctifs législatifs comme le projet de loi 57 du gouvernement du Québec, même amendé, ne sont pas non plus la bonne solution.
Entre 2019 et 2023, les cas de harcèlement d’élus fédéraux — dans la sphère virtuelle, mais aussi lors d’événements publics bien réels — ont explosé de 800 %, révélait le sergent d’armes Patrick McDonell en comité parlementaire la semaine dernière. Pire encore : le nombre de plaintes pour comportements menaçants qui ont été étudiées par son équipe, puis jugées préoccupantes au point d’être transférées aux autorités policières, a bondi sur la même période de 8 à 530 !
Les députés fédéraux ont été munis de boutons de panique ; leurs domiciles équipés,........
© Le Devoir
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