Un redémarrage libéral enlisé
La retraite du Conseil des ministres de Justin Trudeau donnait cette semaine des airs de déjà-vu. Et pour cause, les thèmes abordés et les propos martelés y étaient, à quelques nuances près, les mêmes qu’à pareille date l’an dernier. Le premier ministre, un peu lassé de devoir le répéter, s’est en outre défendu une fois de plus d’être devenu un boulet pour les troupes libérales. S’enlisant depuis des mois dans la redite politique, son gouvernement doit-il s’étonner que son souhait d’un nouvel élan soit au contraire toujours embourbé ?
Les ministres, réunis à Halifax, ont beau avoir insisté, comme leur chef, pour dire que leur équipe répond aux besoins et aux attentes des Canadiens, ils n’en semblaient eux-mêmes pas entièrement convaincus. Se faire demander en rafale s’ils devraient s’inspirer des démocrates américains et larguer leur patron pour ainsi espérer un regain de popularité n’a probablement pas aidé les choses.
Cette comparaison des contextes politiques canadien et américain est boiteuse. La fatigue électorale qui s’exprime à l’endroit du gouvernement Trudeau ne découle pas uniquement de la disgrâce populaire du premier ministre, bien qu’elle soit réelle, mais aussi de l’usure de la marque libérale, après neuf ans de mise en oeuvre d’un programme résolument progressiste ayant délaissé le centre de l’échiquier........
© Le Devoir
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