Protéger Hydro-Québec des vents changeants
Avec cette série, l’équipe éditoriale remonte aux sources d’un modèle québécois qui bat de l’aile dans l’espoir d’en raviver les premières étincelles, celles qui ont permis à notre nation de se distinguer des autres. Aujourd’hui : la nationalisation de l’électricité.
La finalité était explicite. La détermination, indéfectible. « L’ère du colonialisme économique est finie au Québec. C’est maintenant le temps pour nous d’être maîtres chez nous ! » scandait le premier ministre québécois Jean Lesage en 1962, victorieux, à l’issue d’une élection anticipée déclenchée pour décrocher le mandat de nationaliser l’électricité.
Son gouvernement libéral emboîta ainsi le pas à celui d’Adélard Godbout, en menant à bien cette étatisation entamée vingt ans plus tôt, mais restreinte à la région de Montréal. Les Québécois prendraient désormais en main le plein contrôle, à l’échelle entière du Québec, de leur destin économique et énergétique.
Le ministre des Ressources hydrauliques (plus tard ministre des Richesses naturelles), un jeune René Lévesque libéral à l’époque, avait persuadé son gouvernement de se lancer dans ce vaste projet qui viendrait jeter les bases de la construction d’un Québec moderne. Il restait à en convaincre la population. Ce que René Lévesque fit. « C’est vraiment la clé de notre économie, pour au moins les 20,........
© Le Devoir
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