Priorité au registre et au respect des droits
L’ingérence étrangère ayant désormais de bien trop nombreuses fois prouvé sa portée tentaculaire, la réplique législative tant attendue pour y fermer autant que possible les portes de notre démocratie se devait d’ériger de nouveaux pare-feu sur de multiples fronts. L’imposant projet de loi C-70 ratisse toutefois très large, et trop, en étirant l’amplitude des bras policiers et d’espionnage en terrain inquiétant. Le risque de compromettre l’atteinte de son objectif pourtant consensuel est bien réel.
Le gouvernement de Justin Trudeau créera ainsi enfin le registre d’influence étrangère réclamé par tous depuis des mois. L’inscription y sera obligatoire pour quiconque mène des activités visant à influer sur le processus politique ou gouvernemental à la demande d’un commettant étranger. Cette nomenclature n’attrapera évidemment pas tout fautif dans les mailles de ce nouveau filet. Encore faudra-t-il, pour y être assujetti, que l’agent en question ait convenu d’un « arrangement » avec une entité étrangère. Les espions clandestins ne se révéleront pas subitement au grand jour pour s’y conformer non plus. Et le futur registre paraît moins astreignant que celui imposé aux lobbyistes, qui doivent quant à eux recenser de surcroît chacune de leurs rencontres.
Il s’agit néanmoins d’un important outil venant........
© Le Devoir
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