Le ver est dans le Parlement
Les révélations troublantes d’ingérence étrangère n’étaient finalement jusqu’ici qu’embryonnaires. Le pire était visiblement encore à venir. Ces efforts d’États perturbateurs n’étaient finalement pas menés que par des agents internationaux, mais également domestiques, opérant au sein même de l’enceinte du parlement canadien. Les manoeuvres de déstabilisation ne visaient pas que nos élections, mais aussi le travail et les délibérations de parlementaires ainsi ciblés par leurs propres collègues. Cette saga antidémocratique captive bien moins l’auditoire qu’un film d’espionnage, mais son scénario ne donne pas moins froid dans le dos.
Dans un rapport dévastateur, les membres du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement accusent leurs propres confrères ou consoeurs — sans les nommer ni les dénombrer — d’avoir participé comme collaborateurs « mi-consentants ou volontaires » aux efforts d’ingérence étrangère. Le constat transpartisan confirme en outre l’indolence du gouvernement de Justin Trudeau dans ce dossier, lui reprochant d’avoir ignoré nombre de leurs recommandations depuis maintenant six ans.
Le projet de loi y répondant enfin en partie, le C-70, n’a été déposé qu’au printemps. Les parlementaires des deux Chambres ne reçoivent toujours pas de........
© Le Devoir
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