L’intimidation comme arme à double tranchant
Tout bon stratège politique sait qu’il faut à tout prix éviter que son parti ne caracole trop tôt dans les intentions de vote. Le vent dans les voiles, porté par la soif de changement de gouvernement, le chef conservateur Pierre Poilievre devrait s’efforcer de ne pas se tirer dans le pied. Or, en exhibant sur toutes les tribunes son naturel hargneux et son aversion de la contradiction, M. Poilievre fait tout le contraire. Car, au-delà d’un simple trait de caractère rébarbatif pour certains électeurs, l’intimidation dans laquelle versent le chef et sa garde rapprochée révèle une perception viciée et préoccupante de l’équilibre démocratique.
Que son discours alarmiste soit parsemé d’inexactitudes et d’injures à l’endroit de ses adversaires politiques est une chose, tout aussi regrettable soit-elle. Le débat politique s’en trouve desservi, comme il l’a démontré encore jeudi. Mais que le chef conservateur s’en prenne gratuitement aux experts qui défendent les approches qu’il s’évertue à dénoncer dans l’objectif de les museler, c’en est une autre.
Le dernier exemple en date est venu de son porte-parole, Sebastian Skamski, qui a pris pour cible la directrice de l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario, Doris Grinspun, qui dénonçait sur CBC la fermeture annoncée par la........
© Le Devoir
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