Au gré d’un pont
Précieux alliés en politique, les avis d’experts permettent souvent au moment opportun de gagner du temps. Ils ont en revanche le fâcheux défaut de ne pas toujours livrer par la suite le verdict espéré. François Legault doit ainsi regretter d’avoir lui-même commandé la dernière rebuffade servie par la CDPQ Infra à son projet de troisième lien routier. Ces rapports externes ont cependant l’autre cynique avantage de pouvoir être aisément — et instantanément — ignorés.
À l’analyse exhaustive de 1000 documents et de 90 heures de consultation, résumée dans le rapport de 140 pages de la CDPQ Infra présenté mercredi, la Coalition avenir Québec (CAQ) préfère son clientélisme entêté, afin de retenir au sein de son caucus ses élus de la région de Québec et dans son giron électoral leurs commettants. Pour un premier ministre qui plaisantait en disant souhaiter retrouver sa boussole, François Legault semble plutôt préférer conserver sa girouette.
Car l’exercice de contorsionniste était de niveau olympique jeudi, le premier ministre et sa ministre des Transports, Geneviève Guilbault, trouvant le moyen de justifier la relance du projet en brandissant un nouvel argument — celui de la sécurité économique — jusqu’ici écarté. Le troisième lien, promis par la CAQ depuis 2018 avant d’être abandonné........© Le Devoir
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