Christian Dubé, équilibriste
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, et les médecins omnipraticiens dansent un tango de la dernière chance pour sauver de la catastrophe le GAP (Guichet d’accès à la première ligne), un des plus grands succès récents du système de santé. Si les rendez-vous médicaux permis par cette prise en charge collective diminuaient de manière draconienne, tel qu’on l’entrevoit maintenant avec effarement, ce serait un retour à la case départ pour des milliers de patients à nouveau orphelins.
M. Dubé semble un adepte de la négociation raisonnée. Il n’a pas le profil vociférateur de certains de ses prédécesseurs, qui ont joué de la menace avec les groupes de médecins pour tenter d’arriver à leurs fins — sans grand succès. Le ministre de la Santé souhaiterait sauver le GAP du désastre, mais pour cela, il doit s’entendre avec les médecins de famille. Le désaccord porte entre autres sur la fin, le 31 mai, de l’entente sur l’accessibilité, qui depuis 2022 a permis l’inscription de quelque 940 000 patients dans un système de prise en charge collective. Plutôt que d’associer un médecin à un patient, on associe un patient à un groupe de médecins. Sur papier, ce système est fabuleux d’ingéniosité.
Dans les faits, il fonctionne grâce à une prime de 120 $ par patient, négociée au moment de la signature de l’entente. Celle-ci devait cesser d’être versée le 31 mai........
© Le Devoir
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