Éloge de la mathématique
Depuis quelques années, les débats entourant l’immigration donnent lieu à une formidable guerre de chiffres. Au Canada, la joute oppose Ottawa à Québec, où on se dispute non seulement sur les cibles, mais aussi sur les responsabilités. Au Québec, les différents partis politiques mènent un tournoi basé sur la capacité d’accueil. Ces guerres parfois malsaines opposent la théorie de la surenchère et de la politique d’accueil extrême à celle du pragmatisme et des règles basiques de l’économie.
Plus que jamais, la science mathématique s’invite dans le débat. Elle pourrait même forcer une révision des cibles. Cette semaine, des économistes et stratèges de la Banque Nationale nous prévenaient, dans une étude qui a fait grand bruit, que le Canada sombrait sûrement dans un « piège démographique », incapable qu’il est d’absorber les présents niveaux d’immigration et figeant dans le temps le niveau de vie de ses citoyens. Il y a une semaine, les collègues de La Presse canadienne révélaient qu’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada disposait depuis deux ans déjà de données l’informant de l’impact potentiel négatif d’une augmentation des cibles d’immigration dans un contexte de décalage important entre la croissance démographique et l’offre de logements.
Dans son rapport publié mardi sur l’indice des prix à la consommation, Statistique Canada note en effet que........
© Le Devoir
visit website