Les Rohingyas, pris en étau entre les militaires et les rebelles
Alors que la Cour internationale de justice (CIJ) enquête sur de possibles crimes contre l’humanité et actes de génocide perpétrés par l’armée du Myanmar contre les Rohingyas en 2017-2018, leur destin est aujourd’hui coincé entre les militaires et un groupe rebelle indépendantiste.
Des groupes de défenses des droits ont récemment accusé l’armée Arakha (AA) d’avoir brûlé jusqu’à 35 villages où résident des Rohingyas dans l’État du Rakhine (Arakan de son ancien nom). Le groupe indépendantiste compte entre 30 000 et 40 000 combattants et contrôle une grande portion de l’État. L’AA aurait forcé des dizaines de familles de la minorité musulmane à quitter la région, allégations corroborées par des images satellites. Des endroits où se réfugiaient des Rohingyas déplacés dans le village de Buthidaung auraient notamment été détruits à la mi-mai, dont un hôpital et des écoles.
L’AA accuse plutôt l’armée nationale d’être à l’origine des incendies. Ils affirment avoir simplement voulu prévenir la population de quitter la zone de guerre. Ses dirigeants qualifient fréquemment les Rohingyas « d’amis » et de « compatriotes » et ont déclaré officiellement vouloir « protéger les droits de toutes les communautés dans la région, peu importe leur appartenance raciale, leur ethnicité ou leur religion ». Pourtant, un de ses commandants les a déjà traités de « Bengali » sur X, un terme péjoratif qui sous-entend qu’ils sont des infiltrateurs musulmans dans ce pays à 90 % bouddhiste. Il les accusait de vouloir bâtir une « zone de sécurité islamique distincte ». Si tous sont........
© Le Devoir
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