L’espace d’une finale
Il vient toujours un moment, vers la deuxième semaine de juin, où les vertus relaxantes du parfum des lilas et du chant des viréos mélodieux ne suffisent plus, il me faut quelque chose de plus fort. C’est samedi soir dans le nord de l’Amérique, et la magie des souvenirs de l’enfance me ramène au salon familial où nous arrosions nos chips Yum Yum et nos barres de chocolat de verres de Coke ou de Seven Up pendant que, sur un écran qui n’avait rien de géant, nos héros se trempaient le toupet dans le champagne de la coupe.
Alors c’est décidé : je fais un homme de moi, je sors ma carte de crédit et je prends mon forfait mensuel à TVA Sports en me disant que mon plaisir coupable vaut bien une séance de méditation, avec Michel Therrien dans le rôle du gourou à la voix basse et au ton feutré de grand maître zen.
Je connaissais déjà le script : l’équipe des surdoués, d’élégants patineurs et des marqueurs naturels, contre le gardien hot de l’heure et sa formation « bâtie pour les séries ». Sur la carte, 28 degrés de latitude entre les deux arénas. Palmiers contre épinettes.
Mais aussi, le meilleur joueur au monde, Connor McDavid, qui a passé les neuf dernières années loin des projecteurs, dans la toundra, et qui, à 27 ans, se retrouve enfin en position de saisir la chance qui passe et de boire de la broue dans le gros trophée. Personne ne veut devenir le meilleur-joueur-de-l’histoire-à-n’avoir-jamais-remporté-la-Coupe-Stanley. 27 ans, c’est le pic du développement d’un athlète professionnel. Sidney Crosby a remporté sa........
© Le Devoir
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