Même le bonheur fait mal
Cher journal, je t’écris de Michès, en République dominicaine. J’ai kidnappé mes enfants et nous sommes partis en voyage. Je dis « kidnapper » parce que je leur fais rater un peu d’école. Je suis cette mauvaise mère. Avant, je n’étais pas cette mère, je n’étais surtout pas celle qui irait l’écrire dans le journal, mais je t’explique mon dilemme : la vie passe. Mon plus vieux fils aura dans un an et demi l’âge légal de la majorité. Et ça, ça ne se peut pas, parce qu’il est né hier. Je l’ai découvert il y a quelques jours à peine, n’est-ce pas ? Avec sa petite tuque de nouveau-né et, en dessous, exactement la même ligne de cheveux que son père. Il paraît que la nature donne aux bébés naissants la tête de celui qui les a faits pour que ces mâles les reconnaissent. La nature a bien joué un tour à mon mari, elle lui a carrément refilé un clone. Ça leur fait souvent de belles conversations pas « buckées », à ces deux-là.
Le temps file et, comme l’implorait notre pote Lamartine dans un poème que j’avais appris à l’école : « Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! / Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices / Des plus beaux de nos jours ! ».
Ce temps maudit qui nous dérobe un peu chaque jour les trésors que l’on a mis des siècles à bâtir. Ces relations que j’ai tissées finement comme l’araignée tricote son fil. Ces mots de mon fils, justement,........





















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