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Sauvés par la cloche

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14.12.2024

Chaque dimanche, il règne ici un esprit de famille entre franche camaraderie et familiarité, un clan musical réuni dans la cordialité autour d’un café et de petits cupcakes maison avant d’aller sonner les cloches sous un vitrail de l’Église unie de Saint-Lambert. Dans ce vitrail coloré, des anges et un Alléluia semblent nous indiquer la voie pour élever nos esprits perturbés par les nouvelles du jour.

Ce chœur des cloches est si unique au Québec que Disney a fait appel à lui dans sa sixième mouture de Home Sweet Home Alone (Maman, j’ai raté l’avion ! (Ça recommence), 2021). Perso, j’ai regardé la bande-annonce, ça m’a suffi en matière de négligence parentale.

Avec des gants blancs, les clochistes (ou sonneurs) suivent les instructions de Jérôme Savoie, leur chef de chœur, qui donne la battue comme un prêtre fait un signe de croix, mais avec la mesure. Ici, la question ne se pose même pas : on peut jouer Welcome Christmas avant le 1er décembre.

Ils sont dix, huit femmes et deux hommes, comme les dix doigts de la main dans un gant de coton, pour empêcher l’oxydation des instruments. Chaque cloche représente une note et personne ne peut s’absenter, sous peine de fausser le O Tannenbaum, mon beau sapin. Le jing-a-ling ne s’improvise pas, il exige constance et assiduité, comme la messe du dimanche, sinon… ça cloche (OK, c’est la dernière fois).

« Ici, c’est Noël à l’année », lance Jérôme, 49 ans, qui dirige ce chœur fondé il y a bientôt 30 ans. Ce ténor, prof de musique au secondaire, multi-instrumentiste et compositeur, consacre ses dimanches après-midi aux clochettes. Et Jérôme accompagne ses musiciens, ceux du groupe des carillons et ceux des cloches, depuis une quinzaine d’années, sans faillir à la tâche, régulier comme un métronome.

On sonnait le tocsin, on le sonnait frénétiquement, on le sonnait partout, dans tous les clochers, dans toutes les paroisses, dans tous les villages, et l’on n’entendait rien.

Jennifer, la doyenne de 79 ans, est une ancienne danseuse de claquettes. Ses filles Nathalie et Valérie se sont jointes au groupe elles aussi. Natacha sonne le do du milieu, la cloche C5, depuis 2011 : « Nous jouons........

© Le Devoir


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