Un gouvernement «technique» à l’italienne, voie de sortie pour la France?
Devant l’absence de bloc majoritaire à la suite des élections législatives de juin et juillet 2024 — et a fortiori avec la chute du gouvernement Barnier —, plusieurs ont évoqué le scénario d’un gouvernement « technique » à l’italienne comme issue provisoire à la crise politique. Une telle solution est-elle transposable en France ?
Le gouvernement technique est une formule qui permet à la classe politique d’imposer au pays des décisions difficiles à un moment où les partis ne peuvent s’entendre sur la nature de celles-ci ou ne souhaitent pas en assumer le poids politique autrement que collectivement. L’Italie y a recouru quatre fois dans les trente et quelques dernières années.
En 1993-1994, le président de la République désigne un non-parlementaire, Carlo Azeglio Ciampi, gouverneur de la Banque d’Italie, à la tête d’un gouvernement qui comportera toutefois plusieurs ministres « politiques », c’est-à-dire issus des partis. En 1995-1996, devant l’impossibilité qu’un gouvernement soutenu par une majorité soit constitué, Lamberto Dini, ancien directeur général de la Banque d’Italie, est désigné président du Conseil, et met en place un Conseil des ministres entièrement formé de fonctionnaires et de « techniciens » n’appartenant à aucune des deux chambres.
C’est à nouveau le cas de 2011 à 2013, avec Mario Monti, recteur de........
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