Le carnaval des bals
« À vendre. Habit pour bal des finissants. Impeccable. Porté une seule fois. Revient du nettoyeur. À qui la chance ? »
« À vendre. Belle robe de finissante. Longue. Tissu lustré. Du chic pour votre princesse. Peut être ajustée facilement. Comme neuve. Prix à discuter. »
Des annonces semblables paraissent en série. Elles semblent plus nombreuses que jamais, au terme du grand branle-bas de combat auquel donnent lieu, au terme du cycle scolaire, les bals de fin d’année.
Ce sont des parents qui, à majorité, publient ces annonces. Ils tentent de récupérer, autant que faire se peut, une portion de l’argent qu’ils ont claqué à l’occasion du diplôme de leurs rejetons, après avoir publié un peu partout des photos de gamins en joie.
Tous ces vêtements achetés à grand prix pour que leurs enfants puissent frimer l’espace d’une soirée, ceux-ci ne les porteront plus jamais. Tout le monde le sait. Fini. Terminé.
Les finissants deviennent grands. Un an plus tard seulement, ils ont pris encore du poids et des formes. Et surtout, leurs goûts changent. Très vite.
Sans compter que, admettons-le, leurs parures d’endimanchés sont déjà un peu démodées avant même qu’ils les aient portées. Au royaume des apparences formatées, on le sait, tout se trouve soumis à des effets de vogues aussi passagères que des vagues. Et quand vous vous croyez bercé par le souffle de la dernière mode, c’est que le vent a déjà tout un passé en voie d’être dépassé…
Pas étonnant que nous soyons........
© Le Devoir
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