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La fumée

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25.03.2024

Où que vous vous soyez trouvés du côté de Montréal lundi dernier, tout empestait la fumée sèche et irritante. Encore un immeuble ancien abandonné, celui-ci daté de 1870, qui a flambé. Situé à côté des anciens bureaux du Devoir, le pâté de bâtiments dévasté, coiffé de corniches en ardoise, était laissé à lui-même depuis des années tandis que poussaient gaiement, tout autour, des chantiers de tours de logements.

Il y avait des pompiers partout. La fumée a incommodé une partie de la ville. Au point qu’à peu près tout le monde a fini par avoir le sentiment que cette odeur de mort s’était pour de bon greffée à la vie.

Ce n’est pas la première fois que tout flambe de la sorte. À un jet de pierre de là, un bel édifice de la même époque, à la façade unique, a été réduit en cendres en 2016, dans des circonstances similaires.

La fumée comme horizon de la vie en commun, est-ce un avant-goût de ce qui nous attend collectivement ce printemps ?

L’an passé, au printemps, alors que l’atmosphère ressemblait à du distillat de pipi de chat, l’Amérique du Nord avait enregistré à répétition des niveaux de pollution de l’air jamais vu. À partir du mois d’avril, souvenez-vous, ce sont plus de 6000 feux de forêt qui avaient été recensés au Canada. Un record. Nous n’en avons pas fini avec le feu.

Les conditions sont de nouveau réunies pour que le même théâtre de désolation se rejoue : un hiver anormalement doux, le plus doux depuis des années ; le manque de neige, partout de 30 à 40 cm de moins en moyenne ; des réserves d’eau conséquemment plus........

© Le Devoir


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