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L’art subtil de s’enterrer vivant

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21.10.2024

À l’école primaire au coin de ma rue, une plaque de bronze, fixée à l’entrée, indique que le bâtiment fut inauguré en 1963 par un quelconque curé, flanqué de quelques notabilités locales et du ministre de l’Éducation du temps, le premier du titre, M. Paul Gérin-Lajoie.

Avant d’être le nom donné à une dictée, P.G.L. fut, comme ministre, le symbole vivant de l’espoir de toute une société : l’éducation. Celle-ci était perçue comme un vecteur d’émancipation collective, voire de libération. C’est en grande partie grâce à P.G.L. que l’idée s’est imposée, tardivement au Québec, que l’enseignement est indispensable à une société. Cette conviction, on le sait, allait devenir quasi unanime.

À travers les salles de classe, les programmes, les examens et les diplômes autant que les autobus jaunes, c’est un monde nouveau, plus juste, que l’on entrevoyait pour tous. Donner corps à cet idéal scolaire nécessitait, comme de raison, des bâtiments. Beaucoup de bâtiments.

Depuis cette époque, l’école du coin de la rue, comme tant d’autres, est restée telle qu’elle était lors de sa construction ou peu s’en faut. Plantée là depuis plus de 60 ans, elle a bénéficié de quelques coups de pinceau pour en raviver les couleurs, mais pas beaucoup plus. Jamais des bâtiments aussi peu aimés n’auront autant donné. Au fil du temps, ces bâtiments malmenés à longueur d’année ont tout de même assuré l’instruction élémentaire de dizaines de millions d’enfants.

Ces dernières années, la population du quartier dont je vous parle a gonflé, comme partout. Les classes, comme de........

© Le Devoir


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