Attendre le messie
La semaine dernière, vous avez été plusieurs à m’écrire. Je vous avais un peu parlé, en marge de mon sujet principal, de la situation des hirondelles. Ma foi, quelle passion vous avez, vous aussi, pour les hirondelles ! C’est à se demander si nous ne montrons pas plus d’attention, collectivement, pour ces oiseaux que pour le caribou, un animal pour lequel personne ne semble vouloir lever le petit doigt.
Il est vrai que l’hirondelle fait partie d’un folklore mondialisé tandis que le caribou dépérit dans l’oubli de notre coin de pays. Nos matamores nationalo-conservateurs à Québec semblent résolus à ne guère s’en occuper, quand bien même Ottawa continue de leur signaler que c’est bien de leur responsabilité.
Au pays flamand, lorsque les hirondelles revenaient au printemps, on sonnait le cor très fort, comme s’il s’agissait de signaler que s’écrivait à tire-d’aile, dans le bleu du ciel, une nouvelle de toute première importance.
En Chine, on a pensé longtemps que, l’automne arrivé, les hirondelles plongeaient dans l’eau pour trouver à hiberner dans une sorte d’apnée. Au printemps, elles reprenaient vie, croyait-on, en remontant à la surface, comme par enchantement. L’explication de leur disparition hivernale par leur migration mit du temps à s’imposer. Comment expliquer qu’un animal de quelques grammes puisse franchir plusieurs milliers de kilomètres pour assurer sa survie ? Ah, si seulement le caribou pouvait voler, lui aussi…
En Angleterre, une jeune femme qui offrait à son prétendant une bague s’étant trouvée neuf jours dans le nid d’une........
© Le Devoir
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